L'histoire :
Le petit barbare court à travers la jungle, poursuivi par un blork cornu. Il se faufile entre les arbres exotiques et les cocotiers, notamment à travers un rideau désordonné de lianes. Il est fin content de sa trouvaille, car évidemment, avec ses grandes cornes, le blork est ralenti, voire freiné. Mais le monstre insiste et pousse sur ses jambes pour arracher un maximum de lianes prises dans ses cornes. Enfin, il finit par sortir du bosquet, avec tout de même deux longues lianes élastiques qui restent fixées et tendues vers le sommet d’un cocotier. Et soudain, les lianes se libèrent, et comme une fronde, elles expulsent avec elles violemment une noix de coco qui vient exploser le crane du barbare sur l’arrière. Game over.
Le barbare et sa princesse pénètrent dans un saloon de western. Sur le bar, le barbare trouve une fiole, qu’il s’empresse de boire. Et pof : il se transforme en cow-boy avec des flingues, qui s’avèrent bien pratiques pour dégommer le blork qui se rue vers lui. Voyant cela, la princesse en fait autant et elle boit un peu de la même fiole, afin de bénéficier des mêmes effets. Or la voilà transformée en danseuse de salon, ce qui s’avère évidemment moins pratique pour affronter le blork qui se rue vers elle. Game over.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà le 24e recueil de gags de Game Over, c’est-à-dire les aventures du personnage de jeu vidéo de Kid Paddle, autre série jeunesse de chez Dupuis. En général en une planche de gag – voire parfois 2, pour accroître le spectaculaire et la surprise de la chute en pleine page suivante – ces aventures mettent en scène un héros chétif. Il doit soit trouver la sortie de son niveau de jeu vidéo d’heroïc-fantasy, peuplé de créatures hideuses (les blorks) qui ressemblent à des légumes moches pustuleux et poilus, soit libérer sa princesse et la sortir dudit niveau. Et évidemment, la partie est systématiquement perdue, d’où le titre. L’inventivité cruelle dont font preuve les auteurs est la plus-value noumbeurre ouane de la saga. Le barbare et/ou sa princesse finissent systématiquement trucidés dans un piège systématiquement gore et morbide qu’ils n’ont pas vu venir. Cet épisode va parfois chercher l’inspiration très loin, en la tirant par les cheveux. Mais comme d’hab, quelques situations astucieusement amenées et mises en scène trouveront le chemin de vos zygomatiques. Mention spéciale à la page 19 d’un scato ultime (et jouissif, si vous êtes fan…).