L'histoire :
Trois potes, Benjamin, Malo et Virgile, passent leurs vacances chez eux, à la campagne. Ils se baladent, se prélassent dans l’herbe, se baigne dans un étang et s’amusent à dévaler une pente dans la carcasse d’une vieille R5 rouillée. Ce faisant, ils discutent une seconde avec un marginal, un baba-cool qui habite dans une vieille grange abandonnée, en autarcie depuis des années, et que les gens du coin surnomment « l’indien ». Le soir venu, étant donné que c’est l’anniversaire de Benjamin, ses deux potes lui offrent de pouvoir rendre visite à sa copine Lola, tandis que ses parents sont à une conférence. Le retour impromptu des parents provoque une petite pagaille et l’hilarité de Malo et Virgile. Le lendemain, Benjamin retourne du côté de chez l’indien et aperçoit un drôle d’adolescent craintif, qui se sauve. Par curiosité, il le suit et essaie de pénétrer dans la masure de l’indien. Ce dernier en sort alors en furie et lui flanque une poursuite. Hélas, Benjamin l’ignore, mais au cours de cette course, l’indien est renversé et gravement blessé par une voiture. Intrigué, de retour dans ses pénates, Benjamin parle de cette rencontre à ses copains, qui décident aussitôt d’aller sur place. Cette fois-ci, ils entrent sans peine dans la maison et découvrent l’ado, terré dans un placard sous l’escalier. Ils comprennent peu à peu que Géronimo – tel que l’ado se présente – n’a pas d’existence légale et qu’il a sans doute passé toute sa vie à l’écart de la société moderne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier tome d’une trilogie annoncée, Géronimo emprunte d’emblée un ton jovial et frais. C’est l’été, la campagne, les amourettes et l’insouciance de l’adolescent. On présent rapidement qu’un évènement bouleversant va aider ces jeunes gens à devenir des adultes. Cela se concrétise légèrement avec l’apparition de Géronimo, version moderne et subtile du mythe de l’enfant sauvage. Ce faisant, Etienne Davodeau et Joub, tous deux co-scénaristes et co-dessinateurs, vont évidemment mettre en parallèle les déviances de notre société de consommation et le retour à la terre prôné par les marginaux. On retrouve les thématiques récurrentes à l’œuvre de Davodeau, telles que la ruralité, la prise de maturité ou la place de l’homme dans la société… C’est frais, c’est drôle, c’est emballant comme tout, mais il n’y a pas (encore) la démonstration magistrale, la percussion sociale des autres récits de Davodeau. Ça va venir, c’est certain. Le dessin adopte quant à lui une tonalité ad hoc, simple, fluide et lisible, moderne et poétique, souvent baigné de teintes gris/bleues/jaunes. Un fort bon début, qu’on appréciera de relire à la sortie du tome 2 (comme tous les albums de Davodeau)…