L'histoire :
Trois ados en vacances, Benji, Virgile et Malo, ont fait la connaissance par hasard d'un jeune de leur âge, Géronimo, qui vit depuis toujours en marge de la société, élevé par son oncle dans un coin de campagne du Maine et Loire. Or, les conjonctures de cette rencontre conduisent son oncle à l'hôpital et Géronimo à être livré à lui-même, pour quelques semaines. Les 3 potes décident donc de lui « apprendre la vie » et ils l'emmènent en vacances, en scooter, dans une station balnéaire de Vendée. Lors de ce séjour estival, Benji espère profiter un maximum de sa copine Lola, qui elle, s'y trouve, sous la surveillance rapprochée de ses parents... En premier lieu, il s'agit de renouveler la garde-robe de Géronimo, totalement plouc. Dans la boutique de fringues, tandis que Virgile drague lourdement la vendeuse, Malo pique un T-shirt, et Géronimo à l'extérieur essaie le scooter... Il s'en tire s'en mal, contrairement au scooter. Dans les jours qui suivent, ils se partagent entre le camping local et la plage, profitant de la vie, du soleil, des filles et des conneries. Géronimo découvre le lait en brique, le cassoulet en boîte, les manèges pour enfant... Tout en se moquant gentiment de lui et de sa béatitude devant les choses les plus banales, les 3 amis font son éducation sociale. Pour l'éducation sexuelle, il se débrouille tout seul...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le second volet de cette trilogie sociale scénarisée par Etienne Davodeau a la saveur des vacances estivales : le soleil, la liberté, les filles... Dans la suite immédiate du premier opus, nous retrouvons Géronimo à la plage, où ses trois nouveaux amis l'incitent à s'émanciper, quitte à se livrer à de la petite délinquance (ils piquent des trucs, font les zouaves en scooter, draguent les gonzesses..). Au delà du ton léger, humoristique, immédiatement accrocheur, Davodeau se livre à une légère réflexion sociologique sur notre mode de vie moderne. Est-ce réellement Géronimo qui est inadapté à notre société, ou notre société qui s'est écartée des valeurs essentielles à l'homme ? Si on se projette sur le plan philosophique, c'est carrément une relecture du mythe de la caverne de Platon... Avec tout le talent qu'on lui connait, Davodeau n'en fait pas de trop sur cette thématique et il évite ainsi soigneusement tout « gavage » moralisateur. D'ailleurs, le traitement graphique de Joub est parfaitement dans le ton : son trait de dessin emprunte un style visuel léger, dynamique et spontané, pas très loin de la ligne Davodeau. La complicité de cette bande de pote et leurs délires de « djeunz bien dans leurs baskets » priment sur toute autre considération et c'est tant mieux. Ce qui est tant mieux, aussi, c'est l'astuce éditoriale qui consiste à publier le tome 3 de concert... Car au sortir de ce second volet, on s'est attaché à cette bande d'amis et on veut savoir ce que va devenir notre ado sauvage, maintenant qu'on lui a ouvert les yeux sur les bonheurs et les tares de notre civilisation...
