L'histoire :
Héliotrope a trouvé son prénom dans l'épisode précédent. Nous la retrouvons maintenant aux côtés de sa grand-mère, un matin comme les autres. Sa mamie lui demande de réciter une nouvelle fois les consignes du protocole en cas de décès. L'adolescente rechigne, elle le connaît, le protocole... Mais pas moyen d'y échapper. Ses parents sont en prison en Russie, et sa grand-mère lui indique que la protection de la maison est de la plus haute importance ! Si elle faillit à sa mission, les précieux artefacts magiques pourraient être dérobés, et menacer l'humanité toute entière ! Face à ces dires, Héliotrope récite les mesures d'urgence post-mortem. Etape 1 : Héliotrope entre, verse de la vodka et des corn-flakes. Etape 2 : elle va se doucher, et avant d'aller au collège, vérifie que sa grand-mère n'est pas morte et qu'elle a bu sa vodka. Etape 3 : si sa grand-mère est morte, elle vérifie la date et l'heure du décès, appelle un momificateur ou un taxidermiste, et place le cadavre sur une armature. Etape 4 : elle bouge régulièrement l'armature pour faire croire aux ennemis que sa mamie est toujours vivante dans la maison... Tout est bien récité et planifié. Mais après l'école, Héliotrope découvre sa grand-mère inanimée dans sa chambre. Et impossible de mettre en place les consignes, car elle est dérangée pour Halloween.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le trio, constitué de Joann Sfar (au scénario), Benjamin Chaud (au dessin) et Isabelle Rabarot (à la couleur), nous propose une nouvelle aventure déjantée autour du personnage d'Héliotrope. Cette adolescente fantasque, lesbienne, renverse les codes de la bienséance. Dans ce nouveau tome, elle met son impertinence au service de sa grand-mère, mais surtout de sa précieuse maison... qui a tout bonnement disparu ! Le dessin reste fidèle au premier volume, et mélange des styles graphiques de Sfar et de Chaud, avec une colorisation vive et flamboyante. Côté scénario, rien ne se passe comme prévu, tout dérape très vite, et le lecteur est surpris à chaque nouvelle page. Sfar aime placer de multiples allusions à ses précédents travaux (les personnages de son album Aspirine, et il nous conseille même de lire Grand vampire), ce qui crée parfois un peu de confusion, car Héliotrope est davantage destiné à un public jeunesse/adolescent, contrairement aux autres ouvrages cités. C'est d'ailleurs cette confusion sur le public-cible qui peut déstabiliser le lectorat. De nombreuses références adultes (sur des hommes politiques, des sites de rencontre, etc) viennent brouiller les pistes. Cette aventure n'a pas fini de chambouler : nous devrions poursuivre les délirantes péripéties d'Héliotrope dans un troisième volume à paraître...