L'histoire :
La trentaine, grande, blonde, charmeuse, « Jessica, c'est d'abord un physique ». Romancière à succès, riche, intellectuelle, elle a tout pour séduire. Le problème, c'est qu'elle attire invariablement les marginaux les plus tarés des USA. Chacune de ses aventures ressemble à une douloureuse descente aux enfers, peuplée des démons les plus abominables que compte l'espèce humaine. Alcoolique et bisexuelle, courageuse et pugnace, elle survit, de drame en drame, en regardant le macabre défilé des cadavres de ceux qu'elle a aimés. Cette fois, la démolition d'un hôpital psychiatrique insalubre dévoile une morbide histoire de torture et d'abus sexuel sur ses pensionnaires. Involontairement, Jessica est impliquée dans cette histoire : une photo d'elle, nue, a été retrouvée en possession d'un des malades décédés. Ce qu'elle ignore, c'est que son enquête est jumelée à celle de Mr Robinson, dit Robby, le gros flic véreux et répugnant. Contraint à la démission à cause de Jessica, il est de retour à New-York pour se venger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'image de la plupart des scénarios de Jean Dufaux, cette aventure de Jessica Blandy baigne une nouvelle fois dans un pessimisme des plus sombres. D’enterrements en mésaventures glauques, le personnage de Dufaux est d'une complexité peu courante, composé d’ingrédients assez éloignés des héroïnes de BD ordinaires. « Jessica en sort au mieux grandie, mais jamais indemne ». Un genre qui ne donne pas franchement la pêche, mais pourvu d’un superbe sens du réalisme dans la narration. Une sorte d'antinomie des « petits mickeys ». A noter : en cadeau avec le vingtième tome, Dupuis offre un album spécial de 32 pages dans lequel on découvre avec bonheur seize planches inédites, qui reviennent sur les précédents épisodes pour en éclairer des zones d'ombre, ainsi que douze dessins originaux d'auteurs (et pas des moindres : Rosinski, Marini, Griffo, JF Charles, Labiano...) travaillant avec Dufaux sur d'autres séries.