L'histoire :
Hier, l’ouest américain était le Far West. Aujourd’hui dans les seventies, un nouveau western est né où les chevaux sont remplacés par des montures pétaradantes et colorées. Les enjeux ? Toujours les mêmes : la gloire, les dollars ou l’amour d’une fille. Les armes ? Les winchesters et les colts ont fait place aux Harley, Suzuki et autre Bultaco. Les pur-sang, qu’il soient à deux ou quatre roues, vrombissent dans ce monde « super dingue » où nous allons suivre l’ascension de trois personnages encore inconnus. Et parmi eux, une fille !?! Julie Wood. Tout commence un samedi matin à 40 miles de Los Angeles dans la petite ville d’Acton. Après un rodéo à deux roues dans les dunes environnantes, Jo félicite Julie, il est épaté par son talent. Ils remettront ça demain, décide-t-elle. Phil, son petit frère, vient la chercher parmi ses amis pour qu’elle rentre au garage : ça barde entre Indy et oncle Chris. En effet, Chris accepte mal que son neveu refuse de prendre la suite de l’affaire familiale pour se tourner vers la compétition. Peu après, les Woods tiennent conseil ; Indy a des scrupules de se bagarrer avec Chris qu’il respecte beaucoup, mais il ne peut se résoudre à moisir dans ce bled. Il demande à Julie où elle était ce matin. Elle lui explique que Thomas lui a prêté sa Bultaco pour aller faire du tout-terrain et elle a trouvé ça terrible !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Proclamée « petite soeur de Michel Vaillant » Julie Wood est à la moto ce que son « grand frère » est au sport automobile. Virtuose à gros cœur, elle est intrépide dès qu’il s’agit d’entrer en piste pour faire les meilleurs résultats. En tant que jeune femme, elle aura fort à faire avec la pression mise par ses pairs, qui ne lui feront pas de cadeau, quoique…puisqu’au fil des trois premiers albums de la série, ici réunis pour le premier tome de l’intégrale, elle saura se faire des alliés qui la respectent. L’intrigue, qui prend place dans le milieu des sports mécaniques en général, suit un scénario dynamique qui ravira les amateurs de belles scènes de courses sur circuits ou pistes terreuses. Les imbroglios et autres tricheries que les « méchants » entreprendront à l’encontre des Woods, n’entraveront pas le chemin vers la gloire qui se trace pour Julie. Les encarts narratifs « à la bonne franquette » de Jean Graton, rappellent la légèreté d’une époque où la liberté avait encore un sens. Son trait réaliste, qui témoigne d’un vrai respect des belles mécaniques, trouve également son intensité dans les expressions des personnages. La tension de certains moments est vraiment palpable avec des regards et des visages saisis de colère qui en disent long. Les seconds rôles aux personnalités bien trempées, participent activement à l’aventure, ce qui donne un côté abouti à l’histoire. La trentaine de pages d’introduction, avec croquis et photos d’époque, notamment celles de la femme qui inspira Julie Wood, ajoute encore de l’intérêt à cette saga pop qui méritait de se refaire une jeunesse. Et la présentation flashie, qui tranche avec l’ambiance désuète des premières couvertures, ne démentira pas !