L'histoire :
A Los Angeles, une bande de bikers se livre à un rodéo urbain. Ils roulent en meute, à pleine vitesse, sans casque, font de la roue arrière et mettent en panique les automobilistes qu’ils croisent. Les forces de police tentent de les intercepter. Une voiture de flics les prend en chasse, tandis que deux autres se positionnent devant, leur fermant la route en étaux. Dans ce contexte, il y a quelques chutes et l’un des motards fonce tout droit dans un mur à pleine vitesse. Les flics font des arrestations tandis qu’une ambulance arrive rapidement pour constater le décès du motard. Mais ce n’est pas le crash qui l’a tué : il a reçu une balle en pleine tête. Le lendemain, à quelques kilomètres de là, la jeune et jolie Julie Wood s’entraine au « flat track ». Une dizaine de moto cross tournent en sens inverse des aiguilles d’une montre sur une piste ovale de terre. Les pilotes doivent jouer du talon (en métal !) pour aider dans les virages et se pencher en avant pour que la roue avant adhère mieux. Julie est plutôt douée. Ses amis l’ont filmée, elle est pressée de poster la vidéo sur les réseaux sociaux pour gagner encore plus d’audience…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chez les superslips, Superman avait eu son équivalent féminin : Wonder Woman. Chez les pilotes de course de bande dessinée, Jean Graton avait aussi créé en 1976 un alter ego féminin à son Michel Vaillant : Julie Wood. A cela près que Julie est championne de moto, pas de Formule 1. Huit tomes sont parus, avant que l’auteur ne revienne à son Vaillant devenu culte. Aujourd’hui, le scénariste Philippe Pelaez a carte blanche pour faire revivre l’héroïne, dans une nouvelle trilogie (dans un premier temps ?). Son cahier des charges réclame cependant qu’elle s’insère à notre époque contemporaine, avec ses enjeux moderne. Voilà donc Julie victime des réseaux sociaux, qui se met en scène en bikini mouillé pour attirer des followers… et puis qui participe plus qu’honorablement à des courses de moto, qui comportent une technicité exhibée comme pour hameçonner les vrais fanas des deux roues. A la marge des séquences de sport mécanique, il y a certes bien une affaire et donc une enquête, autour d’un meurtre, à laquelle les proches de Julie se retrouvent mêlés… Mais si pour le moment tout est à peu près cohérent et correctement rythmé, ça s’articule de manière un peu artificielle, avec des personnages un peu caricaturaux. La partition graphique s’appuie sur deux spécialistes du revival de Michel Vaillent : Marc Bourgne pour le storyboard et Claudio Stassi pour le dessin réaliste encré fini et… très académique. Là aussi, c’est globalement propret, mais pas transcendant. Les rodéos urbains, notamment, ont un aspect super artificiel. Si vous êtes fan de moto, vous pouvez essayer d’enfourcher.
