L'histoire :
Ce soir là, Petit Père Noël va se coucher avec un horrible doute. Son calendrier de l’avent indique qu’on est le 24 décembre, alors que son calendrier « normal » indique le 23. Lui, aimerait bien qu’on soit déjà le 24 car, tout Petit Père Noël qu’il est, il adore Noël, ses bonbons, ses cadeaux, ses buches glacées… Son majordome pingouin lui rappelle qu’assurément, on n’est que le 23 et qu’il a certainement dû tricher sur son calendrier de l’avent. Il n’empêche, Petit Père Noël se couche en doutant et… il en fait un rêve complètement bizarre. Il s’imagine se levant la nuit, ouvrant la petite fenêtre du 24 et… se retrouvant aspiré à l’intérieur ! Il glisse alors le long d’un interminable ruban et se retrouve dans une boîte, dans le noir. Il comprend, lorsqu’il est secoué dans tous les sens, qu’il se trouve en fait dans un paquet cadeau en train d’être déballé. Le garnement qui l’agrippe le secoue dans tous les sens. Le voyant tout amorphe, il tente même de lui enfiler une pile dans le… Non ! Petit Père Noël se sauve par une trappe et se retrouve dans un conduit de cheminée. Pas de bol : à l’arrivée, le feu est allumé dans l’âtre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme chaque année, aux premières lueurs du mois de décembre, apparaît sur nos étals une aventure du Petit monde de Père Noël. Cette troisième aventure (depuis la fin de l’ère Trondheim, soit la 8e, en fait) réitère les mêmes recettes : un dessin simple et lisible de Thierry Robin, des personnages emplis d’empathie, un décorum de paillettes, de fête, de neige, des couleurs acidulées, au sein d’un découpage dynamique, sans aucun texte, afin de pourvoir être lu et appréciés par les bambins à partir de 3 ans (comme tous les albums de la collection Puceron). En revanche, cette aventure là est sans doute la plus énigmatique, voire impénétrable, pour cet âge. Par l’expérience, les adultes comprennent instantanément que les mésaventures extravagantes que subit ici Petit Père Noël proviennent d’un songe et donc de son imagination inconsciente, tandis que l’enfant se pose beaucoup de questions sur le sens à accorder à cette cascade en chaine de périls bizarroïdes. Le plaisir entier de lecture ne s’appréhende donc qu’à la seconde lecture… si tant est qu’il a envie d’y revenir, car les jugements, à cet âge, ont vite fait d’être définitifs. Cela dit, pour les parents lecteurs, le scénario d’Alexandre Révérend cerne fort bien le type d’angoisse onirique qui pourrait résulter d’un tel doute. A ce propos, plutôt que de lire des chroniques BD, êtes-vous sûr d’avoir bien éteint le four ?
