L'histoire :
Le frère d’Hyppolite Offman, Louis, organise la grande réunion annuelle de la famille, au clinquant domaine du Harpin, en forme de surprise-partie extrême. En effet, l’inquiétant « jockey » met en scène une extravagante fête costumée où les participants, bien involontairement, risquent de laisser quelques plumes. Hyppolite, lui, semble plus que jamais perdu, hanté par un mystérieux petit homme en survêtement bleu qui l’avait enlevé dans les montagnes. Romain, le frère de Mathilde qui vient de se trouver un nouveau job, est embarqué par un mystérieux Krënom quelque part à l’autre bout de la Terre, dans une étrange et luxueuse forteresse perdue au milieu des bois… Enfin, Camille découvre que son fantasque Gédéon est en fait un gigolo, un vrai. Irène, femme d’Henri et mère de Mathilde, demande quant à elle le divorce…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà déjà les tomes 6 et 7 des Autres Gens, édités en un seul gros pavé qui réjouira les plus assidus lecteurs, fans des cliffhangers et rebondissements concoctés par le scénariste Thomas Cadène. Nombre de pages oblige (plus de 350 !), attendez-vous à des surprises en pagaille et des révélations abondantes. Préparez-vous aussi à une galerie de personnages toujours très haute en couleurs et en caractères, à la psychologie évolutive et fouillée. Les autres gens sont à vrai dire comme tout le monde : ce sont de vrais êtres humains avec de vrais sentiments, paumés dans leurs problèmes de cœurs ou interrogations existentielles. Mais la limite déjà soulignée dans les tomes précédents se trouve ici accusée. Pour rappel, chaque histoire (4-5 pages) réalisée par un dessinateur différent a d’abord été publiée sur le web au rythme d’un épisode par jour. Or ce ne sont pas moins de 38 épisodes qui se succèdent ici, et une vingtaine de personnages dessinés par plus d'une vingtaine d’auteurs. Résultat : le lecteur doit se familiariser avec les nouvelles têtes à chaque début de scène (bien que ce soit les mêmes personnages, vous suivez ?) et s’accrocher pour ne pas s'égarer dans cette jungle graphique un brin touffue. Plutôt inégal, le visuel réserve toutefois de belles surprises. Notamment Marguerite Sauvage et ses magnifiques personnages couleur sang qui font écho à l’esthétique sombre et inquiétante de Jérôme d’Aviau, ou encore le lavis vaporeux de Benjamin Bachelier qui répond aux tons vifs et ocre de Renart. Côté scénar, ronronnant ou dynamique, emprunté ou vif, surprenant ou ordinaire, il ménage lui aussi le bon et le poussif, avec un effort notable de la part de Cadène pour varier les ambiances, tour à tour réalistes, inquiétantes, poétiques ou surréalistes. Malgré quelques réserves, la série se suit toujours avec intérêt.