L'histoire :
Mathilde et Stéphane poursuivent leur vie insouciante, font des cadeaux ou payent « l'impôt révolutionnaire », sans réellement savoir eux-mêmes ce qu'ils veulent réellement depuis qu'ils sont riches. Louis Offman, toujours aussi pervers, manipulateur et égoïste, cherche à dominer ceux qui lui résistent. Mais pourra-t-il nuire indéfiniment sans se brûler les doigts? En attendant, l'homme a besoin de ses plaisirs sado-maso... Passé le choc de la révélation sur son compagnon Gédéon, Camille devient complètement excitée à l'idée de coucher avec un gigolo. Elle compléterait bien, même, avec un peu de voyeurisme... Manu, quant à lui, veut définitivement tirer un trait sur Hélène, sa voisine de palier, à la fois partenaire de triolisme et amoureuse éconduite... Jusqu'au jour où elle lui apprend qu'elle est enceinte. Enfin, rien ne va plus entre Kader et Romain, la rupture est près d'être consommée. Et Henri, le père de Mathilde, se fait plaisir avec la voisine d'en-bas, depuis sa séparation. Un feuilleton avec ses intrigues et ses mystères, ses rebondissements et autres coups de théâtre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux tomes en un, voilà le réjouissant programme des Autres Gens, la première Bédénovela française, d'abord publiée quotidiennement sur la toile avant d'être éditée sous forme de livre. Le schéma est toujours le même : une flopée d'auteurs qui narrent chacun un court épisode. On suit donc en parallèle Louis Offman, toujours aussi névrosé, avide de destruction et de sorties sado-maso ; l'existence erratique de Mathilde au cœur d'un gîte rural chez sa tante ; le couple Kader/Romain qui part à vau-l'eau ; l'évolution de Camille, totalement excitée par les activités de gigolo de Gédéon ; ou encore le triangle amoureux formé par Hélène, Manu et John, qui devient un quatuor... Côté scénario, Thomas Cadène parvient subtilement à introduire de nouveaux personnages, sans jamais nous perdre. Après, on regrette que l'histoire des Offman tourne un peu en rond, mais on salue en revanche l'épisode Manu/Hélène, parfaitement senti en matière de dialogues et d'évolution de personnages, plus complexes et plus matures, mais toujours aussi paumés. A notre sens, voilà l'épisode le plus réussi, avec celui du couple Camille/Gédéon. Visuellement, on prend toujours plaisir à découvrir de nouveaux – et sans doute – futurs talents. Sans les citer tous, retenons Jérôme D'Aviau et son graphisme inquiétant, Cédric Kernel et son rendu éthéré ou encore le dessin de Manu-xyz'. Au final, ces aventures nombreuses mais inégales sont globalement très plaisantes à suivre. Une certitude : on en reprendra avec plaisir...