L'histoire :
Le sergent Chesterfield passe au milieu des tentes de son unité à cheval, le caporal Blutch marchant devant lui, grommelant, déguisé en femme avec du charbon plein la face. Ce couillon là a encore tenté de déserter, cette fois en se déguisant en cotonnière, et son « meilleur ami » a été le repêcher. Ils réintègrent leurs rangs ensembles, où l’atmosphère est de plus en plus tendue : l’inactivité du moment est pesante. Ils découvrent alors une nouvelle tête parmi les hommes : un dénommé François d’Orléans, qui serait l’un des fils du roi de France, venu pour se battre au côté des yankees, en tant que « conseiller militaire ». Entre deux charges menées par le capitaine Stark, l’homme se distrait la plupart du temps en faisant de l’aquarelle. Cette activité semble néanmoins intéresser Blutch, bien qu’il montre de piètres dispositions artistiques. Cela dit, vu le climat de tension qui règne au sein du campement, le général Alexander se laisse lui aussi séduire par la peinture… puis c’est un véritable cours collectif qui se monte. Profitant de la mise au trou de Chesterfield, Blutch entrevoit alors une vraie belle perspective de désertion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 53e épisode de la célèbre série s’appuie – comme souvent – sur une anecdote authentique de la guerre de sécession : l’intégration d’un des fils du roi de France aux troupes des tuniques bleues. Pourtant, ce qui ressemble au départ à une aventure originale construite autour de ce fait historique, ne décolle jamais. La guest-star François d’Orléans reste mis de côté, pour laisser place aux énièmes péripéties standard du couple de héros : Blutch veut s’évader, Chesterfield le surveille, ils se retrouvent au milieu des confédérés, se déguisent, Stark charge comme un abruti… et hormis l’occupation des troupes par la peinture durant un calme martial accablant, François d’Orléans ne prend jamais de réelle épaisseur. Les auteurs craignent-ils de décevoir leurs fans en envoyant leurs héros vivre des évènements différents dans des contextes inédits ? On doit donc se contenter de l’intention, ainsi que des sacro-saints schémas récurrents, bien-aimés des fans. Au dessin, Willy Lambil réinjecte évidemment ses codes graphiques maîtrisés et indispensables. Au moins a-t-on droit à une réelle aventure, et non à des souvenirs ou autres hommages (à Stark ou Arabesque, comme aux tomes 51 et 48).