L'histoire :
Ludo est chez lui, plongé dans un épisode de sa BD préférée, l’inspecteur Castar, lorsqu’un collègue de son papa policier, vient chercher ce dernier pour une nouvelle enquête. La puissante multinationale Grüber & Schon a en effet signalé la disparition d’un auteur de BD, qu’il faut retrouver. Or, le dessinateur n’est autre que Vincent, le dessinateur de Castar ! C’est une catastrophe pour Ludo : si Vincent a disparu pour toujours, cela signifie qu’il n’y aura plus d’inspecteur Castar ! Soudain, Ludo prend conscience que l’exosquelette qui confère sa force à Castar ne peut rien faire contre ce genre de mort. Aussi, avec son copain David, il décide d’enquêter lui-même. Il fouille d’abord la nuit dans les dossiers de son papa et trouve l’adresse de Vincent. Puis les deux gamins partent à l’aventure, en bus, jusque dans la rue de l’auteur. Ce faisant, Ludo reconnait de nombreux lieux qui ont inspiré Vincent pour réaliser ses bandes dessinées. Après avoir forcé la porte de son appartement, ils ne découvrent pas grand-chose à l’intérieur qui puisse les aider… mis à part la planche en cours d’élaboration du prochain épisode de Castar. Ludo jubile ! Il a alors une idée : et si Vincent était tombé dans un piège qui existe réellement, en cherchant à s’inspirer pour le prochain épisode de Castar ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un épisode fantastique moyennement inspiré, ce 3e opus des aventures de Ludo (et de Castar !) renoue avec une intrigue tout à fait cartésienne et plutôt emballante. Ici, notre petit héros (à nous) se trouve directement lié aux aventures de son héros (à lui) : en cherchant à sauver Vincent, l’auteur de Castar, il sauve Castar lui-même ! En marge d’une aventure toujours rythmée, Ludo s’offre donc une petite réflexion sur le sens de l’existence des personnages de fiction… et se voit même offrir la possibilité de sauver deux fois son héros favori : une première fois en faisant comprendre à son auteur que la vie de ses créations a plus d’importance pour ses lecteurs que pour ses patrons, et une seconde fois en insufflant carrément la chute d’une aventure. Au scénario du tout, Denis Lapière en profite même pour faire une mini-parenthèse sociale, du type « nos vies valent plus que vos profits ». La place accordée à ce sujet ne bénéficie pas vraiment de développements à la mesure du propos, mais ça n’est peut-être pas non plus le but de la série (c’est tout de même une BD à lire à partir de 6 ans !). Enfin, le dessinateur Pierre Mathy (qui dessine les pages de Ludo) trouve logiquement dans ce récit, l’occasion de mettre en scène son compère Vincent Mathy (qui dessine les pages de Castar). Une étonnante mise en abîme…