L'histoire :
Kim, une petite nouvelle d’origine Birmane, vient d’arriver dans la classe de Ludo. Le directeur leur explique que la guerre en Birmanie est à l’origine de beaucoup de morts, de destructions et d’orphelins… Sauvée par une équipe de Médecins des enfants du monde, Kim doit vivre en France en attendant la fin des combats. Le hic, c’est que Kim ne parle pas un mot de français et que son comportement énerve tout le monde. Elle est agressive et abuse de ses talents en kickboxing… Toute la classe doit alors passer une semaine de classe de campagne. Dans le bus qui les emmène, Ludo découvre la nouvelle aventure de l’inspecteur Castar dans son magazine préféré. L’inspecteur y est envoyé en mission à la montagne, pour tenter de comprendre l’origine de la fonte d’un glacier, qui menace de faire céder un barrage et d’engloutir toute une ville. Son exosquelette lui est bien utile pour retrouver la trace des scientifiques disparus sur place et trouver l’origine de la fonte : c’est un lutin diabolique qui a fait remonter une couche de magma ! Alors que Castar s’apprête à parlementer avec le magma, Ludo s’aperçoit que la page suivante de son magazine a été arrachée ! Encore un coup de Kim ! Mais pourquoi est-elle si méchante ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En parallèle de la réédition de tous les Ludo sous la bannière Punaise, le petit héros participe à une 7e aventure originale, en compagnie d’une curieuse petite birmane. Sans avoir l’air d’y toucher, Denis Lapière dit à nouveau beaucoup de choses à travers cette histoire simple, mais loin d’être simpliste. Il y aborde le sujet de la guerre civile birmane et de ses horreurs (en douceur, hein, Ludo s’adresse tout de même à des enfants), mais aussi de l’exclusion de l’étrangère en raison de cultures et de langues différentes. Partant du postulat que cette Kim ne peut être « gratuitement » insupportable, la résolution du problème passe nécessairement par la compréhension réciproque. La détermination d’un langage commun est donc le point central de la BD. A l’instar de la démonstration faite par l’extraordinaire Là où vont nos pères (grand prix 2008 à Angoulême), le medium bande dessinée s’impose comme un langage universel. Le scénariste se paye donc le luxe d’une double mise en abyme : voilà une BD qui raconte l’histoire d’une BD qui détermine la création d’une BD. Car comme de bien entendu, ce 7e opus contient à nouveau deux récits intercalés et se faisant écho, mettant en scène Ludo (dessiné par Pierre Bailly) et Castar (dessiné par Vincent Mathy). Le tout sans lourdeur narrative, avec une grosse dose de bonne humeur et une limpidité à l’épreuve de toutes les tranches d’âge. Joli coup !
