L'histoire :
Quelques temps après le décès de son père, Guillaume de Saunhac fuit le domaine familial pour rejoindre sa sœur Hélis. Cette dernière est persuadée que son père est toujours vivant, ayant utilisé sa magie pour quitter temporairement les siens. Les deux enfants supportent en fait très mal le remariage de leur mère avec Brifaut qui, en secret, met à sac la région, déterminé à s’approprier le comté. Chemin faisant, Guillaume se met sous la protection d’un singulier chevalier, Brabançon. Après avoir fait étape chez sa tante Ysane, il fait comme par enchantement, un étrange voyage qui le mène aux abords des contrées lointaines. Magie et créatures extraordinaires alimentent alors son quotidien. Tout semble indiquer que son père y a trouvé refuge. Mais au moment même où celui qu’il cherche lui tend la main, le jeune Saunhac se réveille chez sa tante, entouré de sa sœur et de Brabançon : il vient de passer 9 jours alité entre la vie et la mort. Guillaume est convaincu que son père est bel et bien prisonnier des contrées. Il souhaite alors le soulager, en libérant son âme coincée entre deux mondes. Accompagné d’Hélis et de Brabançon, il gagne leur ancien domaine pour retrouver la sépulture de son papa. Dès leur arrivée, les hommes de Brifaut qui ont annexé la bâtisse mettent aux fers le chevalier. Les enfants sont, eux, conduits chez leur grand-père, au château de Goussac, où les attendent leur mère et son nouvel époux : nul doute qu’ils courent dés lors un imminent danger…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Epilogue attendu de cette première salve de 3 tomes, Terre et mère procure le même plaisir que ses jouissifs prédécesseurs : une liqueur qui, via iris et rétine, dégouline avec délice de la tête au pied… Messire Guillaume aura en effet confirmé tout le bien qu’on pensait de Matthieu Bonhomme, un dessinateur qui en quelques Voyage d’Esteban et Marquis d’Anaon, nous aura agenouillés. On retrouve dans cet opus sa talentueuse patte : le volontaire petit crayonné qui donne au dessin une douceur enfantine (on sent en tournant les pages l’odeur des mines de nos crayons de couleurs d’un autre temps), un relief étonnant ; un encrage fin ; la précision des plans… Bref un travail d’orfèvre qui gagne en valeur à chaque nouvelle sortie. Côté scénario, Gwen de Bonneval surprend à nouveau en nous faisant retrouver la terre ferme médiévale et abandonnant magie et féérie. Il installe définitivement son jeune héros qui aura su démontrer ses réelles qualités de patron de série. Ayant été servis par de luxueux rebondissements dans les volumes précédents, il faut bien reconnaitre que cette clôture nous contente un peu moins : on imaginait une conclusion feu d’artifice. Mais Gwen de Bonneval à l’intelligence ou la sagesse de ne pas surenchérir (ça soigne notre boulimie enfantine). Le récit n’en est que plus cohérent. Mais pas d’inquiétude, l’histoire laisse encore la magie planer à travers le personnage particulier et mystérieux de la maman. Des mystères qui, on l’espère (on le prie, on le crie, on le réclame !) donneront naissance à de multiples épopées…