L'histoire :
Guillaume et Hélis n'arrivent pas à se remettre de la mort de leur père, le comte de Saunhac. Si peu, d'ailleurs, que sa fille part en direction de mystérieuses « contrées lointaines » où le défunt est sensé se trouver à présent. Leur mère, qui a déjà choisi son futur époux, messire Brifaut, est logiquement inquiète et envoie ses hommes à leur recherche… mais ceux-ci reviennent bredouilles. Guillaume ne peut rester sans nouvelles de sa sœur, il sait les environs infestés de brigands et de voyous. Il part lui aussi à sa recherche. En s'approchant d'un village, le jeune garçon assiste, de loin, à un véritable massacre. Une fois les assaillants repartis, il s’approche et fouille dans ce qui reste d'une maison, un brin de nourriture. Soudain, un homme le saisit. Il se présente comme étant le chevalier de Brabançon et après quelques présentations, il fait son devoir de l'accompagner sur les traces d'Hélis. En chemin, ils finissent par croiser Ysane, la tante de Guillaume, pour lequel le chevalier éprouve d'emblée une attirance. Afin de la séduire un tant soit peu, il consent suivre Guillaume jusque dans les contrées lointaines pour y retrouver son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Composé de trois tomes parus entre 2006 et 2009, Messire Guillaume est né de l'imagination commune de Gwen de Bonneval et de Mathieu Bonhomme. Cette édition ultime, L’esprit perdu, regroupe l'intégralité de la série dans un format plutôt inhabituel, à l'italienne. Chacune des planches initiales est donc coupée en deux dans le sens de la largeur et le résultat est tellement pertinent, qu’on se demande si cela n'avait pas été consciencieusement pensé au préalable. Contrairement à la première édition du titre, les couleurs de Walter sont passées à la trappe, laissant ainsi le splendide crayonné noir et blanc de Mathieu Bonhomme s'exprimer totalement. Comme toujours, son dessin est époustouflant d'un bout à l'autre. Ses crayonnés semi réalistes oscillent entre masses grises et traits très fins, un style vraiment marquant, pour un ensemble d'une fluidité remarquable. Bonhomme donne pleinement un sens à l'imaginaire développé par de Bonneval dans son histoire. Contrairement à ce qu’on pourrait croire de prime abord, le récit n'est pas exactement moyenâgeux : il s’agit d’une véritable quête initiatique, au sein de laquelle le fantastique tient une place importante. Univers et créatures regorgent d'inventivité, la collaboration entre les deux auteurs ne pouvait être meilleure. Entre la qualité de l'édition, la beauté des dessins et l'aventure trépidante, cet Esprit perdu ne devrait pas s’éterniser trop longtemps sur les rayonnages des libraires… N'attendez plus !