L'histoire :
La Jonquière, avril 1971. A trois semaine du GP de Monaco, rien ne va plus au sein de la team Vaillante. Le patriarche a convoqué Jean-Pierre, l'ingénieur en chef et responsable de course et son fils Michel, car rien n'explique que lors de la dernière course, le moteur du pilote ait percé au bout d'un peu plus d'une heure de course. Le pilotage de Michel n'est pas remis en cause. Il n'a jamais mis l'aiguille dans la zone rouge du compteur, ni n'a forcé sur la mécanique, gérant l'avance qu'il avait sur ses adversaires pour maintenir les quelques secondes d'écart. Le patron l'a vraiment mauvaise, il va falloir trouver une solution rapidement. Trois semaines, ce n'est pas grand-chose avant la course monégasque, une des plus prestigieuses au monde. Sans même parler de la concurrence avec les Matra, les Tyrrel et les Ferrari. C'est donc dans ces circonstances peu rassurantes que la Team Vaillante se rend sur le rocher...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des albums qu'on lit avec plaisir, même s'ils souffrent d'un scénario complètement improbable. Vous l'avez compris, c'est le cas de ce volume 2 de la série « Légendes> » consacrée au plus célèbre pilote de F1 de la BD. En effet, le cœur de l'histoire se situe à Monaco, pour l'édition 1971 du GP et comme toujours, le déroulement de celui-ci reprend des faits réels. Accidents et incidents en tout genre, présence de légendes comme Stewart, Icks, Amon, Fittipaldi assurent un mélange parfait entre fiction et réalité. Mais alors pour le reste, l'intrigue autour de l'exfiltration d'un agent américain ayant collecté des renseignements sur la French Connection, cette organisation marseillaise devenue la plus grande mafia de l'héroïne en Europe, fait plus office d'adjonction artificielle que d'enrichissement réel. C'est bien simple, elle n'offre ni densité, ni réelle tension. Si bien qu'elle donne le sentiment d'être juxtaposée aux évènements de la course, plutôt que de s'imbriquer de manière fluide au récit. C'est ce qu'on appelle une verrue au milieu du nez. Crédibilité zéro. Curieusement, cela n'empêche pas d'apprécier tout de même la tronche de l'album. Autrement dit, L'âme des pilotes est un pur fan service et il tire aussi son titre de la présence d'une autrice qui se nourrit des moments passés avec Michel pour recueillir sa parole au sujet des qualités requises pour briller au firmament des pilotes de F1. Denis Lapierre délivre donc un scénario aussi improbable qu'alambiqué... mais paradoxalement, l'amateur de la série y trouvera son compte. Quant aux dessins de Vincent Dutreuil, il s'inscrivent aussi dans la ligne droite (celle devant les stands, bien sûr) de la série. Un album pas franchement réussi, sans pour autant être non plus raté.