L'histoire :
Par réseaux sociaux interposés, le youtubeur automobile Pog lance un défi un peu dingue au « plus grand pilote automobile du monde », à savoir Michel Vaillant : faire la traversée des USA de la côte Est à la côte Ouest, le plus rapidement possible, sur des routes ouvertes à la circulation ! Ce genre de raid évidemment illégal et dangereux est appelé le « Cannonball run » depuis les années 70. La première réaction de Michel est de refuser. Il ne tient pas à ce qu’on lui retire sa licence de pilote à l’arrivée ! Car la capacité à semer les forces de polices fait évidemment partie du défi… Mais la team Vaillante a l’air de se piquer au jeu : le fils de Michel participe au sondage de Pog pour choisir la voiture ; et même sa femme Françoise pense que c’est une bonne idée : cela permettra de rajeunir l’image de l’entreprise ! Michel Vaillant se retrouve plus ou moins d’accepter le défi. Rendez-vous est pris avec Pog, pour un départ de New York. Les deux équipes organisent les ravitaillements nécessaires en carburant et le tracé de la course, avec la ferme intention de battre le record de la traversée en voiture la plus rapide de l’Histoire. Pourtant, la nuit précédant le départ, des saboteurs pénètrent dans le garage où se trouvent les deux bolides que vont utiliser Michel et Pog. Ils aveuglent les caméras de surveillance et se livrent vraisemblablement à des modifications techniques sur les voitures. Alertés par cette malveillance, les techniciens font aussitôt des check-up complets… mais ils ne repèrent rien de fondamentalement suspect sur la mécanique. Une copie des disques durs est toutefois enregistrée, afin de pouvoir vérifier l’informatique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le « cannonball run » est une course automobile aussi mythique qu’illégale : il s’agit de traverser les Etats-Unis d’Est en Ouest, en passant par les routes normales des usagers. 4500 bornes à toute blinde, évidemment sans respecter les vitesses autorisées… et en jouant à semer la police. Voilà à quoi va se livrer notre héros d’ordinaire si vertueux, après qu’une entourloupe rhétorique lui a fait ravaler ses scrupules – « Mais siiii, ça va être cool pour ton image et c’est une super promo pour l’entreprise ». A 240 km/h de vitesse de croisière, en comptant les deux pauses pour le ravitaillement en essence (et sans doute les petits pipis), cette course sulfureuse ne demandera qu’une vingtaine d’heures à Michel et Pog, l’authentique youtubeur qui le défie dans cet album. Soit autant de temps qu’un Paris-Bruxelles en TGV un jour de grève. Evidemment, les choses se corsent lorsqu’un sabotage fait virer la course en un thriller aussi rocambolesque que les films Speed au cinéma. Il devient en effet soudain interdit à Michel de descendre sous les 100 miles/heure (160 km/h), faute de quoi une bombe se déclenchera dans un hôpital de NY. Ha, c’est moche ! Ce scénario est un tantinet cousu de fil blanc, mais bon… Il ouvre le champ à l’action et à une cascade dingue signée Steve Warson. Cet opus se lit donc comme un divertissement de série B bien rythmé. On note au générique du dessin le retour de Marc Bourgne, qui passe en douceur et en totale cohérence visuelle le relai à Olivier Marin – qui œuvrait jusqu’à présent déjà pas mal dans la catégorie des bagnoles en BD, au sein de la collection Calandre de Paquet.