L'histoire :
Tandis qu’il vient de perdre un procès qui risque d’affecter les finances du mensuel qu’il a créé (Millenium), Mikael Blomkvist est contacté par Henrik Vanger. Le riche industriel souhaite lui confier une enquête : résoudre l’énigme de la disparition de sa nièce Harriet, disparue mystérieusement sans qu’on n’ait jamais retrouvé son corps depuis plus de 40 ans. Depuis cette disparition, Vanger reçoit à chacun de ses anniversaires une fleur séchée – comme celle que lui offrait Harriet pendant son enfance. Persuadé que l’assassin le nargue ainsi, il veut faire cesser ce jeu macabre qui a fini par l’épuiser. Pour les besoins de son enquête, Blomkvist emménage sur l’île où vit la famille Vanger. Il débute ses investigations avec de bien maigres indices. Notamment, un petit carnet ayant appartenu à Harriet et dont la dernière page contient une série de codes que personne n’a jamais réussi à élucider. L’enquête piétine d’autant plus que le reste de la famille d’Henrick Vanger (dont certains ont un passé nazi) se montre peu coopératif ou incapable de lui fournir le moindre élément. Le hasard d’une photo d’Harriet prise le jour de sa disparition relance les investigations : l’angle de prise de vue indique que la jeune fille regarde apeurée quelqu'un. Et s’il s’agissait de son meurtrier ? En supplément, lors d’une fête organisée pour célébrer la réussite d’un examen de sa fille, il obtient de cette dernière et par hasard la signification du fameux code sur lequel il séchait. Il s’agit de citations bibliques – pas des plus joyeuses – tirées du lévitique. L’enquête serait définitivement relancée si Blomkvist pouvait trouver quelqu'un capable de croiser toutes ces données. Lisbeth Salander devient le candidat idéal, d’autant que rapidement, elle trouve un élément dans la photo d’Harriet qui pourrait permettre de démasquer son assassin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de faire mieux ! Dense, rythmée, cadrée aux petits oignons et nourrie par une intrigue au suspens aussi glacial qu’addictif, la seconde partie de l’adaptation du premier volet de la fameuse trilogie de Stieg Larsson est redoutable d’efficacité. Cette fois, associé (enfin !) à l’incroyable Lisbeth Salander, Blomkvist dénoue définitivement l’écheveau constitué par la disparition d’Harriet Vanger une quarantaine d’années auparavant. De quoi plonger dans le passé sordide de cette puissante famille au rythme d’une enquête qui fera aussi la lumière sur l’identité d’un psychopathe particulièrement besogneux. Epais, violent, habilement tisonné à renforts de copieux rebondissements et de charges massives d’adrénaline, le suspens s’interdit judicieusement tout basculement dans la noirceur absolue. Le jeu des relations des différents protagonistes, la résolution des différents problèmes soulevés (la disparition d’Harriet, la mise hors d’état de nuire du psychopathe, les jolis tours de cochons successifs de Lisbeth, le problème Wennerström…) offrent une incroyable bouffée d’oxygène manichéenne et salvatrice, histoire de clouer les salauds pour de bon. Enfin, et peut être surtout, il y a cette Lisbeth dont le profil, le passé se dessinent peu à peu, avec pour effet de nous attacher à elle irrémédiablement… et de préparer la suite avec appétit. Une seconde fois, le travail d’adaptation est remarquable : accessible aux premiers lecteurs aussi bien qu’aux vieux amateurs de la trilogie. Et ce en particulier grâce à un découpage qui rend parfaitement fluide un récit pourtant épais, bâti sur un entrelacs d’intrigues et amoureux d’un va et vient constant entre protagonistes, époques et lieux. C’est d’ailleurs la même chose pour le dessin dont l’élégance, le choix des couleurs ou le rapport au mouvement assoit impeccablement action, mystère, atmosphère et émotion. Bref, une grande partie à la hauteur du génial roman.