L'histoire :
Tout guilleret d’avoir fait un gros prout en se réveillant, Petit Poilu court petit-déjeuner (après être passé aux toilettes). Son sac orange sur le dos et le bisou de sa maman sur le front, il s’en va ensuite à l’école de la vie ! Mais en route, il pénètre de plus en plus dans un gros nuage noir qui l’enveloppe de plus en plus. Quand il en ressort, il se trouve dans une profonde grotte volcanique hyper dangereuse : des giclées de lave surgissent tout autour de lui et manquent de le brûler ! Petit Poilu se réfugie à l’intérieur d’une cavité. Il y fait la connaissance des habitants du lieu : un couple d’allumettes fort sympathiques. Mais les jets de lave se font de plus en plus menaçante et obligent tout le monde à prendre la poudre d’escampette. Petit Poilu et les deux allumettes fuient ainsi jusqu’au bord d’une rivière souterraine. Petit Poilu se dépêche de sortir de son sac trois grosses bouées salvatrices, et voilà nos trois amis partis à la dérive. Ils s’éloignent ainsi du danger et accostent un peu plus loin au milieu d’un mignon et paisible village habité par… des bougies !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hé oui, Petit Poilu, la bande dessinée vedette des tout petits (à partir de 3 ans) peut aussi s’intéresser à un sujet d’actualité actuelle (sic), qui fait frémir les adultes : les réfugiés politiques. Il faut dire que le point de départ de la problématique de fond est basique à comprendre. Un territoire hostile – ici des grottes d’une famille d’allumettes sont attaquées par la lave – oblige ses habitants à se réfugier sur un territoire plus paisible qui n’est pas le leur – ici le village des bougies. Or évidemment, les habitants du second n’acceptent pas trop ces resquilleurs aux drôles de dégaines, et ils les rejettent. Ha, cette satanée peur de l’étranger… Instinct inné ou réflexe acquis ? Est-il possible d’éduquer à ce genre de tolérance ? En tout cas, il ne coûte rien d’essayer. Accompagné par le dessin rond et hyper lisible de Pierre Bailly, notre petit héros satisfait à tous les passages obligés, et à chaque tome renouvelés, de son aventure. Rythmés par le scénario muet de Céline Fraipont, sa bienveillance et son volontarisme lui permettent de trouver un terrain d’entente, même si la logique est archi primaire : les allumettes sont généralement faites pour s’entendre avec les bougies. Et toujours, ensemble, ils produisent quelque lumière…