L'histoire :
Ce matin là, Petit Poilu se mouche en se réveillant. Après le brossage de dents et le petit-déjeuner (préparé tout seul comme un grand !), il fait un bisou à sa maman et se met sur le chemin de l’école. Le temps est gris et venteux, on dirait bien que c’est l’automne. Et justement, aveuglé par son K-Way, Petit Poilu se cogne contre n champignon géant. Bizarrement, il y a une petite porte au pied du champignon, que Petit Poilu emprunte. Il choit alors dans le noir et rebondit sur plusieurs champignons, qui le propulsent par une autre porte… en pleine forêt ! Jovial, Petit Poilu poursuit sa route, mange des mures, salue le hérisson et… se glace d’effroi en voyant poindre à la lisière l’ombre d’un loup aux dents pointues. Aussitôt, une brigade militaire surgit en jeep. Plusieurs glands soldats sautent du véhicule et mettent en joue l’horrible monstre, tandis que leur chef braque sur lui une lampe torche. Ouf, fausse alerte, il ne s’agissait que d’un sapin. Caramba, la brigade anti-méchant loup a encore raté sa proie. Pas grave, ils sympathisent tout de même avec Petit Poilu et l’invitent à les rejoindre dans leur jeep…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui n’a jamais cru voir, étant enfant, la menace du croque-mitaine dans l’ombre d’un pli de rideau ? C’est précisément cette peur infantile-là que Petit Poilu propose aujourd’hui à nos têtes blondes d’extérioriser, à travers le méchant loup que le petit héros croit apercevoir à chaque taillis. Or, voilà bien une malice : lorsqu’il le rencontre enfin, ledit loup est un père de famille aimant et plutôt sympatoche. S’il fallait retenir une morale à l’histoire, elle tendrait à reconsidérer nos préjugés… mais Petit Poilu se caractérise avant tout par l’imaginaire d’une aventure bondissante : c’est surtout cela que retiendront les enfants entre 3 et 6 ans (le cœur de cible). En effet, par le biais du traditionnel biais psychédélique et rocambolesque, notre petit héros affronte cette fois des tas de mystères inquiétants dans la forêt ténébreuse. Il sympathise avec une brigade militaire de glands (suivez le propos sous-jacent : militaire = gland !) et rapporte une lampe-torche de son périple. Car le canevas narratif mis au point par les auteurs Céline Fraipont et Pierre Bailly est invariablement rythmé à l’identique : réveil, départ pour l’école, absorption au sein d’un univers de conte périlleux, nœud d’une amitié, nostalgie de la maman sur polaroïd, baba au rhum pour se réconforter, transmission d’un objet, retour à la réalité du foyer et endormissement avec l’objet souvenir. Qui l’eut cru : avec cette formule magique proche d’Alice au Pays des merveilles, Petit Poilu est aujourd’hui le plus gros succès de la collection Puceron !