L'histoire :
Ce matin là, quand Petit Poilu se réveille, il se réjouit d’apercevoir par la fenêtre que, durant la nuit, la neige est tombée ! Après la toilette, le p’tit déj et le traditionnel bisou de maman, il part à l’école alors que de gros flocons tombent encore. D’ailleurs, cette neige qui s’amoncelle sur sa tête l’oblige à sortir un bonnet de son sac à dos. Soudain, une cigogne se pose devant lui et l’attrape par la peau des fesses pour l’emmener dans les airs. Elle se pose ensuite sur un toit et largue notre petit Poilu dans une cheminée ! Petit Poilu dégringole dans le conduit et atterrit tout en bas, dans l’âtre d’une maison bourgeoise, parmi un monticule de cadeau. Il assiste alors en spectateur à un curieux manège : une servante apporte un à un les cadeaux à ouvrir à une petite fille trop gâtée, qui n’a que faire d’un énième cadeau de plus. Or Petit Poilu n’échappe pas à cette sélection : le voilà offert à la gamine, comme s’il était un jouet ! Evidemment, la gamine est ravie de ce cadeau original. Elle embarque aussitôt Petit Poilu pour lui imposer une cruelle partie de « bébé » : elle le talque, lui passe de la pommade sur les fesses, lui met une couche, l’oblige à avaler une immonde bouillie et le couvre de bisous baveux et gluants. C’est trop horrible !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Incroyable : depuis le temps qu’il évolue au sein de la collection Puceron (les BD sans texte, à lire dès 3 ans), Petit Poilu n’avait encore jamais été confronté aux cadeaux, à la magie et au décorum de Noël. Pierre Bailly et Céline Fraipont rattrapent cela : par l’entremise d’une cigogne, notre sympathique petit héros tombe dans la cheminée d’une famille cossue, pour vivre une aventure située quelque part entre le Jouet (le film avec Pierre Richard, un chef d’œuvre) et Toy story (une autre pépite du 7e art, d’animation cette fois). Les thématiques du récit tournent alors autour de l’enfant gâtée, la nécessité de grandir (la symbolique de la tétine), le ridicule de la colère… plein de petits messages qu’assimileront à coup sûr nos bambins. Et bien entendu, la structure de l’histoire colle une nouvelle fois au gabarit narratif établi dès le premier tome : la première planche est consacrée aux préparatifs du matin ; l’aventure complètement extravagante déboule sur le chemin de l’école ; dans une situation désespérée petit Poilu se rassure avec une photo de sa maman ; et il rapporte finalement un objet symbolique de son périple, qu’il considère comme un trophée en s’endormant. Ce 6e opus ne démérite pas et fera un nouveau carton auprès du public cible (testé et approuvé).
