L'histoire :
C'est le matin ! Petit Poilu sort de son lit en faisant la nouille. Puis il squatte les WC alors que son papa a super envie de faire pipi. Au petit-déjeuner, il s'envoie une banane cul-sec. Puis il part comme d'habitude à l'école avec son sac orange sur le dos. Il marche tranquille dans la nature lorsque des petits oiseaux commencent à lui tourner autour. Il leur donne des graines qu'il avait dans son sac. Les petits oiseaux attrapent alors son pull avec leurs becs et l'emportent dans les airs ! Petit Poilu a in peur peur : il est très haut. Les oiseaux le laissent alors choir par l'ouverture du dessus d'une immense cage à oiseaux grise. Il atterrit sur les fesses sur le dessus d'une fontaine. Ouille, bobo. Dans cette cage, installé dans un fauteuil, se trouve un grand oiseau blanc qui a l'air triste. Perché sur le dessus du fauteuil, un autre oiseau, noir et plus petit, surveille tous les agissements de cet oiseau blanc, avec une grande sévérité. Par exemple, l'oiseau blanc n'a pas le droit de se réjouir du chant des autres oiseaux provenant de l'extérieur de la cage. L'oiseau noir n'hésite pas non plus à crever le ballon que Petit Poilu sort de son sac pour redonner de la joie de vivre à l'oiseau blanc. C'est une véritable tyrannie, sans aucun doute l'origine de la peine extrême de l'oiseau blanc...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette 19ème aventure pour les tout-petits (sans bulle de texte), le héros Petit Poilu sympathise avec un grand oiseau neurasthénique, miné et bridé à chaque instant de sa vie par un petit oiseau noir, incarnation vivante de la dépression. Au rythme de la même séquence narrative, toujours identique depuis ses débuts, Petit Poilu va multiplier les tentatives pour redonner de la joie de vivre à cet oiseau blanc... en vain – au début. Du moins jusqu'à ce qu'il prenne le mal par la racine, en neutralisant le corbeau tyrannique qui incarne le mal, bride toute créativité et toute expression de divertissement. Le message de fond incite donc à se libérer du carcan de la déprime. Ne vous laissez pas enfermer dans la tristesse, qui résulte parfois d'une forme d'auto-manipulation inutile. Voyez la vie en rose ! Certes, les bambins n'iront sans doute pas jusqu'à décrypter cette morale positiviste au revers des aventures de ce petit personnage noir et jovial au nez rouge. L'aventure au premier degré sera suffisamment divertissante, variée, rigolote et courte pour les contenter. Mais inconsciemment, qui sait, le message sera peut-être passé ? Au pire, il rappellera une philosophie essentielle aux parents qui aident à la lecture.