L'histoire :
Il ne suffisait malheureusement pas à Ralph Azham de démasquer l’imposteur. Non plus de retrouver son père ou remettre sa sœur sur la voie de la raison… Le tyran règne encore sur Astolia et Ralph est injustement recherché. Aussi, après s’être mis au vert pendant quelques mois avec son père, sa sœur et quelques amis, Ralph décide t-il de tenter sa chance autrement : rejoindre l’armée de Vom Syrrus, l’ennemi juré. Fort de ce plan infaillible, il se prépare rigoureusement en recueillant les précieux conseils de navigation de son père. Les terres de Vom Syrrus sont en effet sur une grande île de l’hémisphère sud du continent. Et le père de Ralph refuse de les accompagner. De son coté, Rose prend également la route à la recherche des enfants bleuis qui n’auraient pas été tués, et ne se trouveraient pas non plus sous l’emprise de Malek, pour constituer une armée…Quelques jours plus tard, Ralph et Yassou se retrouvent donc aux abords d’Octania pour tenter d’y trouver une embarcation. Or sans l’argent nécessaire, la partie risque de se jouer serrée. Peu importe pour Ralph : l’argent, si on n’en a pas, on peut toujours le voler...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Résolu le mystère de la disparition des enfants bleuis : certes ! Retrouvée la frangine : d’accord ! Réconcilié le papa et démasqué l’imposteur : incontestablement ! Mais le final du premier cycle offrait un insoutenable rebondissement en suggérant au héros de passer à l’ennemi. Et du coup, c’est bien ce nouveau prétexte qui anime le début des nouvelles aventures de Ralph Azham : une équipée vers le port le plus proche pour tenter d’embarquer et rejoindre les terres de Vom Syrrus, l’ennemi maudit. Principalement centrée sur cet axe de narration et uniquement confié à Ralph et Yassou, cette ouverture n’oublie pas de dégager d’autres pistes : Rose (la sœurette) et son paternel cheminent de leur coté – sans qu’on en sache plus pour l’heure – pour tenter de renverser le tyran. Quoiqu’il en soit, notre antihéros à grand bec ne chôme pas une minute en multipliant les savoureuses rencontres (Zania, les oracles, le clan des manteaux rouges, le syndicat démocrate…), grappillant de l’or, manipulant pouvoirs et magie, usant de l’insolence ou de la gaffe et distribuant des marrons. Bref du Ralph Azham dans toute sa splendeur, même pas surpris de se retrouver au centre d’une prophétie. Un Ralph couillon-courageux comme on les aime et à nouveau capable de porter ce nouveau cycle avec jubilation. Car une fois encore, Lewis Trondheim manipule avec brio son joujou. Il use d’une force humoristique incomparable – et génialement acide – confiée entre autres à des dialogues ciselés, des situations imprévisibles et une tonalité moderne parfaitement décalée. Et puis sous ses airs de faire du grand-n’importe-quoi prétexte à rigolades, il tisse une véritable saga d’heroïc-fantasy où rien n’est laissé au hasard : captivante, bourrée de rebondissements et s’amusant des codes du genre avec génie. Difficile donc de résister à cette nouvelle saison, au regard d’une entame déjà prenante et pour laquelle le dessin si identifiable fonctionne à nouveau impeccablement.