L'histoire :
Starter contre les casseurs : Alors que Starter, jeune journaliste sur la chronique auto du Journal Spirou, roule tranquillement sur des chemins de campagne, il croise une voiture dont la direction lâche totalement, alors que le conducteur vient de l’emmener chez le garagiste. Il rencontre d’autres voitures qui subissent d’étranges incidents mécaniques. Comprenant que tout cela n’est pas normal, Starter s’arrête à une station essence et surprend la conversation troublante entre le pompiste et des truands. En réalité, un grand assureur entretient un vaste trafic avec les garagistes et d’autres mécaniciens pour mettre en panne les véhicules des usagers afin qu’ils finissent par souscrire à cette fameuse assurance tout risques. Starter, avec l’aide de son ami Pipette, va tenter de contrecarrer les casseurs…
La maison d’en face : Starter et son ami Pipette racontent à la famille Karamazout comment ils ont acquis l’étonnante voiture dotée d’intelligence artificielle : Zoé. C’est au moment où Pipette cherchait une maison de campagne que tout a commencé. Doublé par un agent immobilier malhonnête, Pipette avait acheté une maison en ruines. Cependant, la maison était pleine de surprises, dont une voiture qui roule seule et qui s’amuse à faire des farces, tout en n’en faisant qu’à sa tête. Cette merveille technologique appelée Zoé attire la convoitise des voisins russes qui vont tout faire pour s’en emparer…
L’œuf de Karamazout : Starter et Pipette sont invités par les Karamazout. La jeune fille espiègle Sophie est fan des aventures de Starter qu’elle lit dans le journal de Spirou. Son père est un grand inventeur qui a conçu un engin d’un nouveau type : un œuf volant. Cet ingénieux appareil récupère l’air comme un aimant pour pouvoir se propulser en apesanteur. Cette formidable invention est très suivie par un groupe de malfaiteurs, commandé par un ancien dictateur. En effet, ce dernier veut utiliser l’œuf de Karamazout comme arme de guerre pour reprendre le pouvoir dans son pays. Sophie va tenter de l’en empêcher avec l’aide de la fidèle Zoé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dupuis ressort de ses fonds de tiroir un des auteurs emblématiques du journal Spirou. Etrange destin que celui de Jidéhem, étroitement lié à celui d’un des plus grands créateurs français de la bande dessinée : Franquin. Dans l’ombre du maître, Jidéhem démarre dans le fameux journal en reprenant la chronique auto, avec le personnage de Starter qui présente les dernières voitures à la mode. Afin de soulager Franquin bien occupé par les aventures de Spirou, puis par celui d’un héros sans emploi mais pas sans humour (Gaston Lagaffe), Jidéhem se fait remarquer par un trait très proche de l’artiste vedette du journal. A force de collaborations et de travaux en commun, Jidéhem tente alors de voler de ses propres ailes entre deux décors de Spirou ou de Gaston. Il va ainsi reprendre le personnage de Starter pour en faire un héros à part entière. L’épais recueil présente la longue histoire scénarisée par Yvan Delporte, puis deux mini-récits du pilote à la Michel Vaillant. Vite détrôné par l’espiègle Sophie, Starter n’aura qu’une vie éphémère, avant que Jidéhem ne présente à Dupuis la première jeune héroïne en bande dessinée (bien avant Natacha et Yoko Tsuno). Le mécanisme de ces histoires est toujours le même : tout tourne autour des voitures ou des engins motorisés et quelque chose d’inhabituel va faire dérailler la machine. Les idées sont farfelues (une voiture quasi vivante, un œuf qui vole…), les courses poursuites et bagarres générales s’enchaînent de façon naïve et enfantine. Cependant, cette intégrale nous permet de retrouver ce parfum d’aventures digne de Spirou, où tout est permis en termes d’invraisemblance et de fantaisie. De plus, le trait dynamique de Jidéhem vaut le détour tant il est proche de celui de Franquin, avec toutefois une simplicité qui le range parmi les auteurs pour enfants. Jidéhem excelle surtout dans le dessin des voitures et il se fait plaisir sur ces histoires, prétextes à valoriser les cylindrées de l’époque. Cette sortie ravira les nostalgiques de la grande époque du Journal de Spirou, même si l’élève Jidéhem est loin de dépasser le maître Franquin…
