L'histoire :
Aujourd’hui, Sophie et P’tit Bernard ont décidé d’aller au musée d’Art et d’Histoire. Ils ne manqueront pas d’aller voir la Tiare de Matlotl Halatomati, la vedette du musée, une des découvertes archéologiques les plus importantes de ce siècle. La légende veut que cet objet permettait jadis à celui qui la portait de traverser les murs ! Alors que les enfants admirent la belle coiffe mise sous verre, une main anonyme jette une pièce de monnaie contre la vitre protectrice. Aussitôt une porte blindée condamne la salle laissant le voile sur ce qui se trame à l’intérieur de la pièce. La police ainsi que le directeur du musée sont immédiatement prévenus. Ce dernier explique aux autorités qu’il est de toutes façons pour l’instant impossible d’en sortir, puisque la salle numéro 9 est une enceinte de béton armée dépourvue de fenêtre, murs, plafond et plancher, coulée d’une seule pièce. Lorsque le directeur décide enfin à déclencher le seul mécanisme capable d’ouvrir la porte blindée, c’est-à-dire l’unique son de sa voie chantant le « Faust » de Gounod, c’est pour y découvrir une bien malheureuse surprise. La vitre est cassée, la tiare a disparu et toutes les personnes présentes au moment de la fermeture de la pièce sont endormies.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur les quatre grandes aventures de Sophie ici réunies (Sophie et la Tiare de Matlotl Halatomati, Sophie et le douanier Rousseau, Sophie et le souffle du dragon, Sophie et les 4 saisons), entrecoupées des 11 histoires plus petites que l’on peut découvrir au sommaire de cette 4ème intégrale, Jidéhem est clairement passé à la vitesse supérieure. Avec un personnage vieux de huit albums, qui a pris le temps de mûrir, et avec la complicité de Vicq au scénario, l’auteur a maintenant tous les moyens de faire digérer la naïveté convenue que l’on pouvait reprocher aux premières aventures de Sophie. Au travers d’un dessin classique, « franquiniste » de l’époque, et ajoutant à chaque fois juste ce qu’il faut de fantastique pour donner du piquant, la recette est maintenant bien rôdée et attendue des habitués du Journal de Spirou. Le lecteur appréciera ainsi des histoires inventives à l’humour bon enfant, avec des références multiples qui pullulent çà et là. Comme, par exemple, une intervention surprenante des Schtroumpfs ! Comme d’habitude, dans les intégrales proposées par Dupuis, nous pouvons découvrir un dossier sérieusement documenté sur l’état d’esprit des auteurs et de la maison d’édition à cette période charnière de l’Histoire de la BD.