L'histoire :
À Alexandrie, Hypathie est une belle jeune femme savante et philosophe, très importante aux yeux du peuple qui sollicite très souvent son avis. Elle est aussi respectée que jalousée par les hommes qui n'aiment pas qu'une femme soit à une place aussi primordiale. La jeune femme a parfaitement conscience de cela et elle a appris à faire profil bas depuis l'époque où elle sortie meilleure élève de ses études. Occupée à répondre aux courriers qu'elle reçoit en masse, en provenance d'endroits variés, Hypathie reçoit la visite d'un émissaire du préfet Oreste. En effet, un groupe de chrétiens a mis le quartier juif à feu et à sang le matin même. Le préfet a donc convoqué le grand conseil pour une réunion extraordinaire, à laquelle il aimerait que la belle savante soit présente. Face à l'horreur du massacre, Hypathie se rend de toute urgence auprès du grand conseil. Elle propose d'organiser une conférence religieuse où les plus grands savants et théologiens démontreront que la cohabitation des différentes religions est possible. Mais le patriarche Cyrille, qui a fomenté l'attaque du matin, n'entend pas laisser faire. Il est prêt à tout pour se débarrasser des personnes gênantes. Sa cible principale est la savante, qu'il compte bien faire tomber en disgrâce aux yeux de tout le peuple d'Alexandrie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième récit de la « collection » Sorcières nous envoie dans un empire romain du 5e siècle, en proie aux fortes rivalités religieuses. Hypathie, qui tente de contenter tout le monde et offrir une solution harmonieuse de vie, devient dès lors la personne à abattre. D'autant plus qu'elle possède le gros défaut – à l'époque – d'être une femme. Pour ses adversaires, l'idée de la faire passer pour sorcière et ainsi de la décrédibiliser auprès du peuple, devient le principal objectif. Elle devient dès lors la première (ou l'une des premières) sorcière(s) de l'histoire. Le scénario, signé cette fois Virginie Greiner, montre de nouveau une image de la sorcière aux antipodes des clichés, pour un récit parfaitement en place et particulièrement prenant, qui se révèle d'ailleurs un ton au-dessus de l'album précédent. Le récit est efficace et l'on reste accroché jusqu'au funeste final. Les dessins réalisés par Christelle Pécout (Lune d'ombre, Stellaire) sont très agréables, autant côté personnages que côté décors. Le tout est renforcé par les couleurs élégantes de Patricia Faucon. Un très bon album, pour une série qui donne un tout autre éclairage au terme « sorcière » et dont trois prochains volets paraîtront prochainement…