L'histoire :
Alors qu’il a décidé de restaurer la vieille bâtisse de son oncle défunt, Fantasio tombe nez à nez avec un inconnu dissimulé sous plusieurs couches de vêtements et qui lui file entre les pattes. Après lui avoir arraché au passage le gros de ses fringues, laissant entrevoir un individu flétri par le poids des années, Fantasio amorce alors une course poursuite à l’intérieur de la maison. Celle-ci s’achève dans une cabane de jardin, où le vieillard absorbe une mystérieuse substance contenue par un arrosoir. Immédiatement, son corps se métamorphose, laissant apparaître… Tanzafio, son oncle qu’il croyait mort depuis belle lurette ! Comme une surprise ne vient jamais seule, apparaît alors Zantafio, le cousin maudit de la famille, accompagné par deux sbires de la mafia russe. Appelé à la rescousse, Spirou débarque alors pour suivre la petite explication de l’oncle Tanzafio. Ce dernier est de retour du Guaracha où il a découvert une source de jouvence. Sous l’effet de cette potion, il rajeunit régulièrement et ne parait vraiment pas ses 131 ans. Le cupide Zantafio n’y voit qu’une possibilité de profit. Cette canaille s’empare alors du plan de la source et file vers l’Amérique latine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle aventure va chercher ses racines dans le cinquième épisode (Spirou et les héritiers) d’une série qui en compte à présent 48 ! Pas de Champignac ce coup-ci, mais la réapparition de Zantafio, cousin ennemi de Fantasio, que nous avions laissé aux prises avec la mafia russe (lire Spirou et Fantasio à Moscou) ainsi que l’apparition de Tanzafio, tonton « défunt ». Une fois l’intrigue énoncée, tout ce petit monde se lance dans une longue course poursuite à travers l’Atlantique, qui trouve sa conclusion en Amazonie, au beau milieu d’un « revival » un peu saugrenu de la lutte entre les indigènes et les conquistadors. S’ensuit alors un passage aux frontières du fantastique – la découverte de la source de jouvence – qui n’est pas sans rappeler les mystérieuses citées d’or. Bref, tout cela est riche en rebondissements, mais manque largement d’homogénéité. Après deux tomes réalisés par le tandem Morvan/Muñuera, nous n’avons toujours pas retrouvé le Spirou d’antan. Une sorte de distance, de « spleen » semble s’établir entre les héros d’hier et ceux d’aujourd’hui. De plus, Spirou, héros bondissant au grand cœur, est certes toujours un chancre de vertus, mais ne lui manque t-il pas un zeste d’espièglerie ? La colorisation de Christian Lerolle est certes réussie, mais n’est elle pas justement « trop propre » ? Le plus réjouissant reste tout de même le relookage graphique de la série. Tout en respectant le style de ses prédécesseurs, Jose-Luis Muñuera rénove et modernise les héros et leur univers, tout en insufflant un dynamisme démentiel à l’action à travers un découpage de folie.