L'histoire :
Protégeant sa ville, la veuve et l’orphelin des méchants sous le pseudonyme de Superino, le milliardaire Dino Dimarco fait sa patrouille quotidienne lorsqu’il tombe nez à nez avec une voleuse s’en prenant à une innocente citoyenne ! Sauf qu’après avoir mis la pickpocket hors d’état de nuire, Superino découvre que la victime avait elle-même volé précédemment les bijoux qu’elle détient dans le but de les revendre… Qu’à cela ne tienne, le héros arrête les deux femmes et les amène fièrement au commissaire Cochonou. L’homme reconnait tout d’abord sa femme parmi les deux « criminelles » et il la renvoie chez eux pour préparer le repas en guise de punition. Ensuite il rappelle à Superino, comme il lui a déjà dit dans trois mémos, qu’il n’y a plus de place en prison et qu’il n’a d’autre choix que de libérer la seconde voleuse. Ne pouvant se résoudre à la libérer, Superino décide de la confier à son alter-ego Dino Dimarco pour la surveiller à domicile. Et alors qu’il tente de ne pas griller son identité secrète auprès de sa mère et de sa pensionnaire, Superino doit faire face à un nouvel ennemi. Se faisant passer pour un mécène et bienfaiteur, ce dénommé Poulpino fait en réalité pression sur les pauvres afin qu’ils quittent le vieux port…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créé en Italie dans les années 1970, Superino fait un retour fracassant sous la plume de Lewis Trondheim et les crayons de Nicolas Keramidas. Sur le papier, ce super-héros à tout du Batman italien. En effet, il s’agit d’un milliardaire qui alterne les diners mondains pour récolter de l’argent pour les plus démunis et les interventions musclés sous une identité secrète pour stopper la criminalité. Mais ce qui rend cet album tout simplement excellent, c’est la manière dont le scénariste arrive à reprendre tous les éléments bien connus de l’univers super-héroïque pour les parodier dans un ensemble extrêmement drôle. Le héros qui utilise des termes vieillots style « mandrin » ou « margoulin » tout en essayant d’être moderne et politiquement correct en se reprenant après avoir appelé une victime « vieillards grabataire » en parlant plutôt de « personne âgée ». Et puis il y a sa manière de gérer sa double identité pour ne pas se faire démasquer par sa pensionnaire assignée à résidence, sa morale interdisant de tuer les méchants et encore plein d’autres astuces... Tout est évoqué de manière humoristique via des dialogues percutants qui font toujours mouche ! Aux dessins, Keramidas nous offre un style plein de peps qui rappelle le style Disney de l’époque Floyd Gottfredson, proche de son travail sur Mickey’s craziest adventures et Donald happiest adventures. Un côté « old school » plaisant qui rappelle les périodiques de l’époque mettant en scène Mickey et consort. Enfin l’ensemble est mis talentueusement en couleurs par Brigitte Findakly (madame Trondheim) dans cette même veine vintage. Une très bonne surprise vraiment hilarante ! Vivement le tome 2 !