L'histoire :
Une grosse tempête est en train de balayer l’île des Caraïbes où vit Lili Crochette, la fille du gouverneur. Le vent est tellement fort, qu’une tornade ouvre d’un coup la fenêtre de la chambre de Lili et chamboule tout sur son passage : les tables, le lit, les pots de fleurs… et la tornade continue même dans le couloir, jusqu’à la salle des trophées du père de Lili, heureusement fermée à clé. La tempête repart donc bredouille, non sans mettre le gouverneur cul-par-dessus-tête. Sous ces latitudes exotiques infestées de pirates et de sorciers, le père de Lili en vient à penser que cette tornade n’avait rien de naturel. Cela pousse Lili à agir et à se transformer en Lili Crochette. Elle revêt secrètement ses habits de pirates et part à l’assaut de la tempête… sur sa barque, sur l’océan ! Evidemment, il ne faut pas attendre longtemps pour qu’elle soit engloutie par les déferlantes et les vents. Assommée, Lili se réveille quelques temps plus tard sur un bout de plage, à proximité d’une épave de galion échoué. La tempête n’est pas terminée, mais Lili assiste à un curieux manège : la tornade passe devant elle sans la voir, à l’appelle d’un sorcier. Du haut du galion, Krom, le sorcier des tempêtes enguirlande même sa tornade, qu’il a réduite en esclavage. Elle a encore échoué à voler le trésor du gouverneur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les pirates, les sirènes et la magie vaudou, les aventures de Lili Crochette, toujours diablement rocambolesques, l’opposent cette fois à un élément récurrent des Caraïbes : les tornades. Mais aussi, de manière lointaine et sous-entendue pour les parents perspicaces, à la thématique de l’esclavagisme qui a longuement forgé la sociologie de ce coin du monde. En effet, ici, une tornade réduite en esclavage par un méchant sorcier, écope d’un statut de personnage à part entière. Et évidemment, la bataille centrale opposera Lili au sorcier, pour la liberté et l’affranchissement rendue à la tornade. Cela dit, le scénariste Joris Chamblain ne cherche pas du tout à donner de leçon d’Histoire ou de morale. Il ne s’embarrasse pas non plus de vraisemblances et s’adresse avant tout avec légèreté et un maximum de rythme aux 6-10 ans. Comme d’habitude, l’ensemble est mis en images par les pinceaux appuyés et très colorés d’Olivier Supiot, qui insiste toujours dans les teintes primaires contrastées. La thématique des tempêtes est aussi l’occasion de fourrer un maximum de jeux de mots avec les éléments météo, qui sont ici utilisées comme des armes ou des alliées (« Y’a de l’orage dans l’air », « Tu vas t’attirer mes foudres ». Bref, encore une BD dans le vent.
