L'histoire :
C’est l’automne ! Monsieur Grumpf le blaireau balaie les feuilles mortes qui ne cessent de s’accumuler devant sa porte. Et l’exercice lui pèse visiblement : « Grumpf ! », sa plaint-il en faisant la moue. Une petite souris la salue en courant et en tirant son cerf-volant. Une famille d’écureuils passe dans la foulée en piétinant négligemment son tas de feuilles mortes. Forcément, avec un lourd chargement de glands dans les bras, on ne voit pas où l’on marche. Le papa écureuil salue aussi monsieur Grumpf, tout en expliquant qu’il prépare ses réserves pour l’hiver. Mais la tâche n’est pas aisée avec ses deux enfants turbulents qui s’agitent et grimacent autour de lui… Grumpf, dit monsieur Grumpf. A peine ont-ils tourné les talons, que monsieur hérisson s’en vient lui aussi saluer monsieur Grumpf. Or cette visite est intéressée : monsieur hérisson accepterait volontiers que son voisin blaireau lui offre un dernier « ver » avant l’hiver. Monsieur Grumpf obtempère en grommelant Grumpf ! Il fait entrer le hérisson dans son terrier et lui offre un ver dans un verre. Le hérisson prend le temps de déguster et n’a rien contre en reprendre un deuxième avant de rentrer chez lui. Monsieur Grumpf peut alors retourner à son balai et ses feuilles mortes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour le format à l’italienne et jeunesse des éditions la Gouttière, Dav propose une série de 4 albums mettant en scène des animaux de la forêt aux prises avec les 4 saisons. Le premier tome consacré à l’automne parait… à l’automne, et met en scène un blaireau un peu bougon : durant tout l’album, monsieur Grumpf ne prononcera plusieurs fois qu’une seule réplique de dialogue : « Grumpf ! » (d’où son nom). Bougon, donc, mais foncièrement sympa : tour à tour, il aide en grommelant tous les voisins qui ont besoin d’un coup de main. Nous ne saurons cependant jamais pourquoi il grommelle sans cesse. Ce trait de caractère est un peu gratuit, et principalement destiné à faire contraste avec son altruisme. Il ne faut pas aller chercher plus loin du côté du scénario, qui se destine avant tout aux jeunes lecteurs. La bienveillance quotidienne et l’entraide de proximité sont, de manière basique mais louable, les maîtres-mots du propos. En revanche, sur le plan du dessin, Dav déchire tout ! Son univers forestier et animalier n’a rien à envier aux meilleurs travaux du genre (on pense à Michel Plessix, Loïc Jouannigot, Eve Tharlet…). Les baraques nichées dans les arbres, les couleurs chaudes, les personnages expressifs et dynamiques, contribuent à faire passer un (court) moment merveilleux.