L'histoire :
Dans la haute société du début du XIXème siècle… Sitôt que les yeux d’Adolphe se posent sur Ellénore, une femme de 10 ans son aîné, mariée à un Comte souvent absent, il n’a de cesse que de conquérir son cœur. Sa grâce, son élégance, sa douceur et sa grande fragilité l’émeuvent profondément. Obnubilé par le désir de lui plaire, il multiplie les contacts, les visites, les ouvertures… mais la belle demeure timide et prudente, n’accordant jamais que son amitié. Puis un soir, profitant d’un dîner mondain, les insistants mots d’amour d’Adolphe, qui portent la séduction au rang d’art majeur, finissent par la toucher et la conquérir. Leurs sens s’harmonisent, leurs corps s’enlacent, une idylle sincère débute. Ellénore est dès lors amoureuse, sincèrement et durablement. Et les quelques brouilles qui peuvent parfois émailler la vie d’un couple ne changent rien à son sentiment. Adolphe doit alors s’absenter pour 2 mois, durant lesquels les amants poursuivent une relation épistolaire. Il prend alors la mesure de l’amour fusionnelle que lui voue Ellénore. Elle ne supporte pas son absence et réclame sans cesse des preuves d’un amour indéfectible… qui n’est pas réciproque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ecrivain et homme politique durant la Révolution Française et les années qui suivirent, Benjamin Constant est aussi connu pour sa liaison avec Madame de Staël. Son œuvre romanesque se caractérise majoritairement par son étude du sentiment amoureux et dans ce cadre, Adolphe est sans doute son plus célèbre échantillon. A travers cette relation entre un jeune intrigant et une femme mariée, Constant détaille les aspects d’une idylle mondaine qui tourne au drame. Or les histoires d’amour finissent mal (en généraaaal). C’est à peu près à cet aphorisme commun que se résume le pitch. Ici, un jeune homme séduit une dame, puis s’en lasse mais ne parvient pas à lui avouer… et ça tourne au tragique. Pour élever ce pitch ultra simple et classique, Pascal Croci soigne le verbe dans son adaptation et rend ainsi hommage à l’écrit originel. Il l’illustre avec un dessin d’une grande sensibilité, montrant ses personnages gracieux et délicats évoluant, souvent isolés, dans des paysages sauvages et exaltés, hivernaux ou automnaux. Le public féminin sera peut-être touché par la grâce de ces grandes cases imprégnées de romantisme et de classicisme, par ces personnages qui posent en silence avec des mines affligées et le regard perdu… Mais ce qui surprend surtout, c’est que l’image ne se rapporte que fort peu au texte. Par-dessus ses illustrations ultra-romantiques décalées, plus symbolique que collant réellement au récitatif, Croci se contente de plaquer moult encadrés narratifs, une moyenne de 8 à 10 par planche (sur 50 planches). Au total, on ne dénombre que 3 phylactères de dialogues ! Le travail séquentiel est au minimum syndical et au regard des fabuleuses potentialités offertes par le 9ème art, c’est un peu dommage…