L'histoire :
Par une belle journée à l’approche des vacances, quelle misère d’être enfermé en classe à écouter une leçon d’instruction civique ! Monsieur Martin, instituteur de la paisible bourgade de Bonchamps du Mesnil, n’en a cure : « élève Raoul, au piquet ! ». Mais quel âne ! Ne pas savoir lire quelques principes de politesse écrits au tableau, alors qu’Emile, ce fayot, lui, est premier dans toutes les matières. Ses petits camarades de cours élémentaire devraient prendre exemple sur le Bigleux, n’en déplaise à Gérard. Mais au diable la morale du vieux grincheux ! Sortis de l’école, Raoul, Gérard et leur copine Marie ont trouvé une idée amusante : ils vont jouer durant toute la fin de l’après-midi à faire exactement l’inverse de ces règles ennuyeuses. Et pour commencer, ils vont s’occuper du père Antoine, un vieux retraité qui pue de la bouche et habite une maison à la sortie du village. Y’a pas à dire, on va bien rigoler…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi les grands d’aujourd’hui, peu ignorent la Guerre des boutons. Le film culte signé Yves Robert a marqué plus d’une génération et chacune de ses évocations ne manquent pas de faire sourire (ah, la réplique devenue culte du P’tit Gibus : « si j’aurais su, j’aurais pas venu ! »). Cependant, parmi les enfants, évoquer Titeuf, Pokémon ou Kirikou remporterait sans doute un plus franc succès, non ? Tarek et Batist ont délibérément pris le parti d’un exotisme franchouillard disparu. Pour les petits monstres d’aujourd’hui, à l’écrasante majorité citadine, les jeux à la campagne relèvent plus du fantasme que d’une réalité faite de bitume et de consoles vidéo. Pourtant, les « jolies colonies de vacances » remportent toujours un franc succès et il faut avoir animé un centre de loisirs, auprès d’un bois ou lors d’une sortie en forêt, pour constater combien les enfants s’amusent terriblement à « faire des cabanes » (sic). Bref, ils en redemandent. Ce second album inaugural de la nouvelle collection jeunesse chez E.P. (voir Les trois petits cochons) leur offre un terrain d’évasion tout trouvé. Sur un dessin avenant rehaussé de couleurs (directes) chaudes et vives, le récit se veut simple, « bon enfant ». L’ambiance champêtre est réussie, toujours drôle, parfois cruelle comme peuvent l’être nos chères petites têtes blondes entre elles. Chacun des personnages est habilement campé et leurs paroles sonnent justes. Les mauvais tours s’enchaînent, les bandes s’organisent et rivalisent d’ingéniosité pour emporter la mise. A côté de l’école communale, une école de la vie : gare à vos slips, la guerre est déclarée !