L'histoire :
Grande première au village : une colonie de vacances venue de la région capitale s’est installée dans le champ de Mr Pinard pour la fin de l’été (en échange de quelques menues corvées). Pendant ce temps, la guerre du slip un temps suspendue reprend entre la bande du ruisseau et les chaussettes trouées. Un incident canin a rallumé la mèche de plus belle. Ainsi, Raoul et Gégé n’ont-ils guère de temps à consacrer à Marie qui se retrouve seule et amère. Même Emile, ce fayot d’ordinaire si peureux refuse de lui tenir compagnie ! Heureusement, dans la cour de l’école, ses amies se sont retrouvées pour jouer. Ensemble elles décident de donner une bonne leçon aux garçons, ces sombres crétins qui préfèrent se rouler dans la boue plutôt que les fréquenter. Les Parisiens semblent gentils et mignons de surcroît. A l’opposé de leurs camarades à qui elles n’adresseront plus la parole du reste des vacances…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la lecture du titre, Les Parisiens, on aurait pu s’attendre à changer de décor. Un voyage à la capitale était possible. C’était faire fi de l’essence même de la série. Non qu’un décor urbain soit impossible mais Les Chaussettes trouées est une série d’ambiance bucolique, volontairement rétro et vagabonde afin d’inspirer l’imagination de nos chères têtes blondes (et le souvenir amusé des plus âgés). Alors une fois n’est pas coutume, la capitale vient à la Province passer ses vacances d’été. Un scénario frais, clair et original (sans ressort surnaturel ou alambiqué) signé Tarek et un visuel déjà récompensé (prix du meilleur dessin au festival de Decines 2006), voici les atouts d’une publication contrainte de se frayer un chemin entre les hits de l’édition jeunesse (ex. Titeuf, plus gros tirage BD l’année passée). Le jeune Batist au pinceau confessait pourtant être mitigé quand à son travail sur le premier album (cf. notre interview). Force est de constater que la progression est en effet flagrante, le trait plus assuré, la composition des vignettes et planches plus sûres pour une lisibilité préservée. Bref, l’exigence paye. La colorisation directe demeure aussi un autre atout conférant un charme vert et nature, une gaieté réelle à l’album. Une chose encore : mieux vaut avoir lu le précédent tome puisque, bien qu’indépendantes, les aventures se suivent et les protagonistes ne sont guère ici présentés pour eux-mêmes. Une série qui vaut donc pour le charme de son cadre et son côté décalé. Un excellent complément aux récits SF, HF et autres pour s’évader et flâner à la campagne !