L'histoire :
Hiver 1867. Tristan Sphalt erre dans la forêt. La neige tombe abondamment et le vent glacé lui mord le visage. Heureusement, l’homme aperçoit une maison à proximité. La demeure semble abandonnée mais elle offrira au voyageur égaré un abri providentiel. Personne, effectivement. Une main pourtant a bougé un rideau. Mais non. Au vue d’un intérieur fort abîmé, nulle âme n’habite plus ici depuis longtemps… Quand une forme apparaît. Une femme – ou ce qui pourrait y ressembler – poursuit Tristan. Ce dernier, prompt, parvient à s’enfermer dans une chambre à l’étage. Sa peur fut grande, néanmoins il est sauf. Quel est ce cauchemar ? La mémoire lui revient peu à peu. Depuis combien de temps est-il prisonnier de cet endroit ? Au contraire d’un refuge, cette vielle bâtisse agit comme un bagne. Chaque fois que le jeune reporter s’en est échappé, il y a perdu la tête, oubliant jusqu’à qui il était…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome premier débutait par l’exposition d’un cadre historique – Paris – avant de basculer dans l’étrange. A contrario, ce second livre vous saisit à la gorge d’entrée. Si vos souvenirs de lecture devaient être trop lointains, peut-être vaudrait-il mieux re-parcourir Pierre de brume avant de vous lancer dans De gris figé. Car nulle explication ne vous sera donnée. Et l’on retrouve notre héros et jeune reporter perdu en pleine forêt, en une maison d’ancienne époque hantée par les mémoires de ses défunts pensionnaires. Tristan a beau faire : toute échappatoire paraît impossible. Chaque fois qu’il s’éloigne de cette lugubre demeure, il y perd sa tête… Après une bien longue attente – au regard notamment de l’excitation que suscita le premier – Marc Piskic nous revient donc avec le second volume d’une tétralogie annoncée, articulée entre Histoire et fantastique. Résolument emprunt de mystère, loin d’apporter des réponses aux questions soulevées par l’affaire des cadavres de pierre, l’album en ajoute encore, au point que le lecteur manque d’y perdre pied. Et cependant, quel pied ! Le pari d’un huis-clos à l’ambiance macabre surprend en effet, mais il convainc – même si beaucoup seront sans doute heureux de retrouver la capitale sur la fin. Avec Ontophage, on est bien loin du policier classique au soupçon d’inexpliqué ; on nage d’évidence en plein cauchemar. Graphiquement toujours brillant, l’auteur aura une nouvelle fois l’élégance de se renouveler lors du prochain opus prévu en Province, à Perpignan. Pour nous bluffer, encore...