L'histoire :
Cet après-midi, Irial et son jeune frère Louis ont décidé de jouer à cache-cache. Sur la place du village, ils rencontrent madame Aubépine et ses copines qui passent le temps, assises sur un banc. Les trois vielles dames, le sourire au coin des lèvres, recommandent aux deux enfants de ne pas s’éloigner et, surtout, de ne pas cette fois encore faire des bêtises ! Oui, oui répondent naturellement nos deux chenapans. Et après avoir dûment fixé les règles, la malicieuse Irial ayant l’ascendant sur son cadet, Louis commence à compter jusqu’à… 3218 ! Là,elle exagère ! mais ainsi la coquine a tout le temps de galoper jusqu’en forêt pour se cacher. Accompagnée de son rat, monsieur Gros Malin, elle finit par trouver une grotte haut- perchée où s’abriter. Cependant, alors qu’elle déballe son goûter pour reprendre des forces, une inquiétante silhouette surgit de la pénombre et Rufus le loup entre en scène ! L’animal a encore faussé compagnie à sa maîtresse, le petit chaperon rouge, qui, inquiète de ce comportement fugueur, s’est adressée au docteur Matou afin qu’il trouve une solution…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec la nouvelle année arrive une excellente nouvelle : la réédition des premiers titres jeunesse signé du duo Tarek et Morinière. Longtemps épuisés, donc introuvables, feux Les Aventures d’Irial nous reviennent plus belles que jamais sous le giron des éditions EP. Chronologiquement second après Mr Lune, outre un relookage intégral et soigné, Rufus le loup et le petit chaperon rouge est peut-être le meilleur titre de la série (avec le désormais célèbre 3 petits cochons). Bâtie très librement autour du conte éponyme, cette énième version des démêlés de l’enfant et de la bête inverse les rôles et en propose une relecture tendre et drôle. Héroïne espiègle et attachante, Irial se joue des codes, des fées et autres conventions habituelles. Tarek aime l’originalité, les contre-pieds (cf. le loufoque Tsar fou, t.1, L’habit ne fait pas le roi), et en cela il excelle ! La morale cependant sauve, l’autre atout flagrant du titre est visuel. A la seule vue des quelques trente planches composant l’opus, une évidence s’impose : le dessin d’Aurélien Morinière semble ici à son zénith. Non qu’ensuite il démérite (de même que Svart qui lui succède aux couleurs), mais l’ensemble enchante véritablement : tout paraît parfait. A la maturité du récit répond plus fort encore celle d’un trait fin et élégant, racé, enlevé (!), d’une qualité rare offerte aux plus jeunes. Au final, une facétie superbe recélant de subtiles digressions et parée des plus beaux atours. Un réel régal pour vos yeux.