L'histoire :
Manu est un junky branché qui vit de jobs d’interim et de plans foireux. Sa copine Nawel, une jeune femme responsable, serveuse dans un bar, essaie de le positiver et de le tirer vers le haut… Mais lui privilégie toujours les plans « teuf », généralement organisés par Axelle et Frak, deux amis fidèles mais défoncés à tous types de drogues. Ce soir, il y a justement une « rave party » dans la cambrousse. Manu force un peu les doses et se retrouve au milieu de la nuit à faire un mauvais trip dans un wagon abandonné. Il est à des lieux de se douter que les stups encerclent la zone avec un maximum de renforts. Lorsque l’aube pointe son nez, pas un des participants n’échappe à une fouille méticuleuse : les rave party sont les supermarchés de la drogue. Frak tente de s’enfuir avec 5 kg d’héroïne pure dans un sac, mais il se fait arrêter et se retrouve immédiatement en garde à vue. De son côté, Manu émerge de son trip dans une marre de sang… A ses côtés, deux cadavres frais et la vague image du responsable de ces homicides sanglants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier tome d’une trilogie ayant pour cadre le milieu de la drogue marseillais, Sans pitié se révèle une excellente surprise. Dès la première planche, on est absorbé dans une atmosphère de polar noir, lourde, sans rédemption, presque poisseuse. D’une rare maturité narrative, le scénario de Bruno Pradelle dresse un tableau fidèle de la société « underground ». Plus connu en tant que coloriste (sur Intox, Franck Lincoln…), Pradelle décrit le milieu techno-branché de la nuit marseillaise avec un réalisme qui sent le vécu... Préfacé par l’écrivain Didier Daeninckx, ce polar se déroule aussi dans les milieux mafieux des trafiquant de drogue de la côte d’Azur. Il met en scène un mystérieux tueur qui poursuit un dessein pour le moment bien intriguant. Le dessin d’Olivier Thomas parvient à dépeindre les ambiances avec un juste réalisme. Notamment, la scène de la soirée techno et la défonce ambiante qui en découle sont parfaitement rendues, aussi bien dans le découpage que dans les choix graphiques. La plupart des passages nocturnes, fortement encrés, nous plongent violemment au cœur des mauvais trips. On en sentirait presque les effets… Tripant et flipant !