L'histoire :
En l’an 1220, au temps des croisades, des hérétiques cathares et des inquisiteurs sans pitié, un gigantesque vaisseau extraterrestre s’écrase dans le Sud-Ouest de la France. Non loin, une armée de croisés fait le siège de Castelnaudary. Eloignés jusqu’à la bourgade de Montaillou, ces croisés découvrent une population terrorisée, recluse derrière de hautes palissades. Des monstres dentus et visqueux, des « démons » les ont attaqués et leur ont enlevé les jeunes, les villageois… Un groupe de combattants se monte, emmené par l’expérimenté chevalier Raymond Mondragon, afin d’aller quérir les victimes de ces enlèvements. Parmi eux, deux jeunes fraîchement adoubés, mais aussi une jeune albigeoise, hérétique, dont la présence est insupportable au frère dominicain Arnaud. L’inquisiteur est en effet persuadé que la jeune femme attire la troupe dans l’antre du malin. Le courage ne manque pas chez Mondragon. Après avoir découvert la carcasse écrasée et démesurée du vaisseau, il emmène ses hommes à l’intérieur en passant par une faille de la paroi. De coursives en pièces dont les portent s’ouvrent au passage des hommes, ils doivent combattre les « démons » qui les attaquent sporadiquement. Mais ils avancent, torche à la main, vers le cœur du vaisseau. Dans une pièce, ils découvrent un véritable carnage, ainsi qu’une curieuse arme laser. Enfin, ils arrivent dans une nef géante, au milieu de laquelle se trouve un étonnant « lac de feu ». Tout autour, des humains, leurs proches disparus, semblent en hibernation, recouverts d’une substance visqueuse organique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cinéma avait son Cowboys & envahisseurs… La bande dessinée a désormais son « Chevaliers croisés & extraterrestres », aujourd’hui réédité en pack de 3 volumes. Littéralement, le scénariste Nathan Fairbairn fait s’écraser un gigantesque vaisseau alien à côté du siège de Castelnaudary en 1220. Et forcément nos chevaliers croisés vont aller fourrer leurs heaumes et leurs tuniques ornées de croix rouges à l’intérieur, afin de sauver les villageois enlevés, évidemment. Le scénariste s’appuie sur les stéréotypes des deux registres : comme dans la saga Alien (l’épisode 2, précisément), les villageois enlevés servent de nourriture à une matrice organique centrale bien dégueu. Comme dans le nom de la rose, l’inquisiteur Arnaud est totalement déshumanisé et aveuglé par sa haine des hérétiques. Tout cela ne renouvelle pas les genres, et ne fait que les décliner en un croisement de genres qui fait l’originalité de la trilogie désormais bouclée. L’autre originalité, venant d’un scénariste canadien et d’un dessinateur américain, se trouve dans le format narratif franchement et pleinement franco-belge (grand format, sans chapitrage lié au mode de publication). Le déroulé de l’intrigue est cela dit très classique, mais le dessin semi-réaliste de Matt Smith est plutôt sympa, bien rythmé et découpé. Des croisés classiques traversent des coursives classiques d’un vaisseau de SF et ils croisent classiquement le fer avec des créatures insectoïdes géantes et rougeoyantes, pleines de dents, de carapace et de griffes qui font bobo. Forcément, ça ne va pas très bien se terminer… pour personne.