L'histoire :
En l’an 1220, tandis que des chevaliers croisés tentent d’épurer un village des Pyrénées de l’hérésie cathare, ils sont attaqués par des créatures sanguinaires, qu’ils prennent pour des démons. Ils ignorent que ces prédateurs proviennent d’un gigantesque astronef extraterrestre qui s’est récemment écrasé à proximité. Emmenés par l’expérimenté Raymond, les chevaliers novices Thibaud et Michel se réfugient dans un village sein de hautes palissades en bois. Mais la présence d’une jeune femme cathare bouleverse frère Arnaud, un inquisiteur borné et cruel. Il l’accuse d’être une diablesse qui a fait appel à ses démons pour la protéger de son jugement divin. Il la condamne immédiatement à périr sur une bûcher, le soir-même. Craintifs, les villageois abondent dans son sens, tandis que les croisés sont trop perturbés par les récents évènements apocalyptiques pour pouvoir argumenter en sa faveur. En tant que soldat du Pape, obéissant aveuglément depuis des années, Raymond en a vu d’autres. Mais au moment où la torche doit allumer le bûcher, des dizaines de créatures insectoïdes géantes attaquent le village en passant très simplement par-dessus la palissade. Dans la panique qui s’ensuit, Hugues en profite pour libérer la jeune femme de ses liens…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2011, le genre du western au cinéma se mâtinait de science-fiction avec Cowboys et envahisseurs (lui-même adapté du comic éponyme de Scott Mitchell Rosenberg). Avec la série BD Le lac de feu, une aventure médiévale-fantastique prévue en 3 tomes, on assiste un peu au même cross-over de genres, sauf que le contexte premier est ici celui des guerres cathares moyenâgeuses dans le Sud-Ouest de la France. Nos chevaliers croisés croisent donc le fer avec des blattes rouges géantes pourvues de grosses incisives, qui s’assimilent aux démons de l’enfer fortement redoutés à l’époque. Après un tome de mise en place, cet épisode rentre dans gore du sujet : ça éviscère, ça croque des jugulaires, ça tranche, ça empale, ça déchiquète… et tant mieux : on ne peut pas laisser proliférer des bestioles aussi nocives et hideuses. Au passage, le scénario du canadien Nathan Fairbairn dénonce – s’il en était besoin – la cruauté inique de la « Sainte Inquisition » et les argumentaires fallacieux permettant de justifier les assassinats de masse. Son inquisiteur est un cliché de cruauté et de sotte obstination. On espère donc vivement qu’il finira la tête bouffée par un alien. L’hallali mené par l’Eglise contre les cathares, aveuglément meurtrier à l’époque, semble mesquin et kafkaïen au regard de cette incroyable invasion alien ! Le dessin semi-réaliste de l’américain Matt Smith conserve son cap et sa régularité, avec des scènes de combats spectaculaires et une case d’intrusion pleine page (le bûcher, p.16) qui restera longtemps en mémoire.
