L'histoire :
Jack l’éventreur : En mai 2016, à bord d’un bus impérial, un couple de français est en visite à Whitechapel. En compagnie d’autres touristes, ils participent à un « Ripper Tour », c’est-à-dire une visite guidée du quartier londonien où a sévi le célèbre Jack l’éventreur entre 1888 et 1891. Au moins 5 prostituées furent éventrées et éviscérées par ce monstre dont on a très longtemps ignoré l’identité. Potentiellement beaucoup plus… Tandis que le numérologue ne peut s’empêcher de faire des corrélations de chiffres, à partir d’opérations fallacieuses et aléatoires, tous deux s’imaginent les scènes atroces au moment des crimes. Le guide a beau être grimacier et débiter son texte avec un accent horrible, les détails des crimes demeurent sordides. Par exemple, la pauvre Mary Jane Kelly a été retrouvée avec ses organes dispersés, son visage et son corps tailladés, et son cœur n’a jamais été retrouvé…
S’ensuivent les portraits de : Belle Gunness (49 meurtres, aux USA entre 1896 et 1908), le Docteur Petiot (63 victimes, en France, entre 1931 et 1944), la comtesse Bathory (potentiellement 650 victimes, à la fin du XVIème, début XVII, en Roumanie), Charles Manson (9 victimes durant l’été 1969, aux USA), Adolf Hitler (entre 12 et 17 millions de victimes, en Europe, entre 1933 et 1945), la jeune Mary Bell (qui a juste tué 2 enfants, en Angleterre, en 1968), Rosemary et Fred West (une grosse douzaine d’assassinats, entre 1961 et 1994, en Angleterre).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque les éditions Fluide Glacial se penchent sur les (courtes) biographies des plus célèbres assassins de la création, ça n’est évidemment pas pour jouer une partition littérale et premier degré. Quelque part, l’intention serait suspecte, que d’évoquer la vie des monstres authentiques de trop factuelle manière. Sous l’écriture « décalée » de Théa Rojzman, scénariste formée à la psychologie et à la thérapie sociale, et les crayons débridés et expressifs de Jeff Pourquié, l’évocation de 8 criminels de la pire espèce se fait donc à travers un humour que certains pourront trouver déplacé, alors que le cynique déployé se révèlera jubilatoire et salutaire pour les autres. Pour bien saisir le ton, regardez la 4ème de couv, où les portraits des acteurs sont sortis de pochettes d’autocollants Panini® à collectionner dans un album. Du plus célèbre (Jack l’éventreur), au plus immonde (Elisabeth Bathory), en passant par le plus haut score (Adolf Hitler), le plus charismatique (Charles Manson), la plus jeune (Mary Bell, 11 ans !) ou les purs allumés du ciboulot (tous, en fait…), il faut reconnaître que le casting de ce recueil brosse sans doute ce qui se fait de plus extrême en matière de crimes en séries. Tous ont des circonstances atténuantes (en général un traumatisme dans la petite enfance), ce qui explique beaucoup mais n’adoucit en rien l’horreur perpétrée. Rojzman place chaque historiette à travers le regard d’une tierce personne (un numérologue, un assureur, un couple de politicards sans scrupule…), comme pour rester ancré dans une normalité palpable ou humaine. Chacun des huit chapitres se conclut par une fiche signalétique complète et didactique, reprenant à la manière d’un casier judiciaire l’identité du tueur, ses victimes, son modus operandi, la fin de ses « activités » et diverses observations utiles.