L'histoire :
Gotlib était raide dingue de Georges Brassens (de l’homme et de son œuvre), mais aussi des Beatles (il peinait à se remettre de leur séparation) et de Franck Zappa, qu’il dessinait souvent en personnage récurrent de ses innombrables délires graphiques. Il caricaturait aussi Pierre Perret, se prenait en photo aux côtés de Jacques Higelin, dessinait dans le magazine Rock & Folk et se laissait souvent aller à des improvisations dessinées pour coller aux thèmes de chansons dont il était fan. Gotlib avait aussi réalisé des détournements de pochettes de disques célèbres (Deep purple in rock, Ummagumma, In the court of the Crimson King…) et utilisait pour ce faire le personnage de Hamster Jovial, le chef scout qui entraine souvent ses ouailles à marcher en chantant ou à jouer de la guitare autour d’un feu de camp.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si les Jolis P’tits cultes de Fluide Glacial portent le focus sur le rapport que Gotlib a entretenu avec la musique, c’est assurément parce que la musique a eu un impact fort sur l’œuvre du maestro. Et réciproquement. Gotlib se décrivait évidemment avant tout comme un dessinateur, et pas du tout comme un musicien. « Malgré tout, la musique est un domaine secondaire pour moi ». Nonobstant, l’œuvre de Gotlib n’aurait assurément pas été la même sans la musique : tel est le postulat de départ d’Arnaud le Gouëfflec, qui rédige et dirige ce petit ouvrage au format carré. Car Gotlib a joué de la guitare, comme en témoignent plusieurs clichés sortis des cartons de la famille. Il était notamment tombé sous le charme de Georges Brassens, chez lequel il décelait le potentiel humoristique (Quand je pense à Fernande…), mais surtout dont la majesté de l’œuvre allait lui imposer à chaque instant de sa carrière de soigner ses textes. En 1971, Maître Marcel ira jusqu’à écrire les paroles (et dessiner la pochette, évidemment !) d’un 45 tours méconnu, largement sous l’influence du moustachu de Sète, contenant deux titres : Je suis un mauvais français et Les bougresses. Les paroles sont même publiées dans le recueil, ainsi que quelques autres partitions.