L'histoire :
Nos civilisations se remettent difficilement d’une guerre qui a changé la face du monde. Précarité et insalubrité au présent, avenir des plus moroses… America’s speaking est la seule chaîne de télé à retransmettre, pour toute la planète. Ce qu’elle annonce en ce jour de septembre 2038 risque de bouleverser une fois de plus nos sociétés. En effet, le président de l’ONU se décide à révéler une information incroyable, restée secrète depuis 10 mois : 3 nefs extraterrestres se dirigent vers la terre à une vitesse fulgurante. Or, depuis tout ce temps, les tentatives pour entrer en contact avec eux, afin de s’assurer de la bienveillance de leur entreprise, sont restées vaines. Les autorités et les scientifiques en sont maintenant persuadés : il reste à peine une année pour se préparer à leur débarquement, a priori belliqueux… La planète doit donc se considérer en état de guerre et tous les hommes en état de se battre sont immédiatement mobilisés. Parmi eux, Gordon Etchevaria se retrouve donc entassé dans un train, en direction d’un camp de formation, sans trop comprendre ce qui lui arrive…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour inaugurer la toute nouvelle collection 32 de Futuropolis, Luc Brunschwig, également directeur du « label », a mis la main à la pâte en scénarisant cette nouvelle série prévue en 15 volumes. Avant toute chose, revenons sur le concept de 32. Comme son nom l’indique, 32 proposera des récits à suivre de 32 planches seulement, suivant un rythme élevé de parution (le tome 2 est déjà prévu pour août 2006). Alors certes, ça se lit plus vite qu’un album classique, et c’est édité en fascicules souples non cartonné. Mais les « albums » ne coûtent que 4,90€, un prix révolutionnaire pour un vrai récit original, qui plus est de qualité. Dans ce premier volume d’Après la guerre, on retrouve ce qui fait le charme des scénarii de Luc Brunschwig : on n’a aucune idée d’où ce diable de scénariste va nous amener. Pour le moment, deux récits s’alternent, à deux époques distinctes : les prémices d’une guerre extraterrestre (en 2038), et l’enquête sur un suicide deux ans plus tard (2040). Pour le moment, ce dernier occulte par ailleurs les conséquences de l’invasion normalement venue de l’espace, entre temps. Côté dessin, quoi de mieux que deux artistes destroy pour mettre en relief une histoire apocalyptique ? Freddy Martin (dessinateur) et Vincent Froissard (coloriste) se sont déjà illustrés dans les univers particulièrement sombres et torturés de Felicidad ou Serpenters (chez Delcourt). Ici, c’est l’excellent Etienne Le Roux qui a initié le travail, en réalisant les crayonnés. Puis le duo infernal a apposé sa touche tourmentée, sordide, parfois composée de cadrages difficiles à saisir, mais idoine quand au respect d’une ligne graphique ténébreuse et pessimiste à souhait. Une violente vision du futur qui offre un curieux écho sur nos mentalités présentes…
