Luc Brunschwig peut incontestablement être classé parmi l’élite des scénaristes de bande dessinée. Sa carrière explose avec une œuvre qui deviendra rapidement culte : Le pouvoir des innocents. Cette série mémorable va d’ailleurs enfanter des petits avec des suites ou préquelles qui continuent encore aujourd’hui (Car l’enfer c’est ici et Les enfants de Jessica). Ce n’est pas un hasard si ce génial inventeur d’histoires se frotte au grand écrivain Arthur Conan Doyle avec une impressionnante réécriture du légendaire Holmes. On n’oubliera pas non plus son intrusion fracassante dans des univers bien connus comme ceux de Bon Morane, Conan le barbare ou encore XIII Mystery. S’il fallait encore prouver son immense talent, la série Luminary confirme la qualité de sa plume et son amour pour les comics. Quand on lit du Brunschwig, on sait qu’on ne va jamais s’ennuyer et qu’on sera toujours surpris. Un peu comme cette interview faite à Angoulême. L’occasion de revenir sur une carrière brillante (et même de parler de Planetebd !) et loin d’être terminée... comme ses histoires en somme !
interview Bande dessinée
Luc Brunschwig
Bonjour Luc Brunschwig. Pour les lecteurs qui ne te connaissent pas encore, pourrais-tu te présenter rapidement ?
Luc Brunscwhig : J’ai toujours voulu faire de la BD. J’ai eu la chance de pouvoir véritablement le faire à l’âge de 23 ans. Mon premier album était Le pouvoir des innocents et maintenant, cela fait 30 ans que je fais ce beau et délicieux métier. Heureusement, il y a toujours de l’envie, toujours de beaux projets et de collaborations avec de merveilleux artistes. J’ai une collaboration de trente ans avec Laurent Hirn et elle est loin d’être finie. Il est d’une fidélité crasse (rires) !
Tu enchaînes et développes de nombreuses séries mais tu sais également les finir. Peux-tu faire le tour de celles que tu as achevées ?
LB : Je pars du principe que les séries qui m’ont marqué ont une fin forte. Si tu as une fin décevante, tu gardes moins en mémoire la série alors qu’une fin puissante te reste gravée à vie. Pour les séries que j’ai finies, La mémoire dans les poches en fait partie même s’il y a quelques perspectives avec cette histoire du côté de l’audiovisuel. Pour l’instant, il y a un producteur qui a fait écrire un scénario et qui est en recherche de financement. On verra si cela se fait ou non. C’est certainement la série la plus personnelle que j’ai faite car même si c’était de la fiction, elle utilisait des parties de l’histoire de ma famille et aussi des choses qui tournaient autour de la relation avec mes parents. L’esprit de Warren est aussi terminée. Même si c’est lointain dans le temps, je croise encore des dessinateurs de ma génération qui me disent que cette série les a marqués. Le pouvoir des innocents, ce n'est pas encore terminé puisqu’il y a encore deux tomes. On a deux cycles qui sont finis et on a encore deux tomes pour finir : c’est pratiquement une histoire de vie puisqu’on a travaillé dessus depuis près de 32 ans ! Il y a aussi Les aventures de Mic Mac Adam qu’on a fini en cinq tomes avec André Benn. C’était une expérience assez intéressante de reprise d’un personnage que je n’avais pas inventé du tout et que Benn avait créé dans le Journal Spirou dans les années 70. C’était amusant de travailler avec un dessinateur un peu historique qui a un dessin et une façon de cadrer qui n’a rien de commun avec ce qui se fait d’habitude. C’était une expérience assez intéressante mais assez « bousculante » car André Benn est un personnage intéressant. Le sourire du clown est aussi fini : c’était une expérience contrastée dans le sens où on voulait raconter une histoire qui allait à l’inverse du Pouvoir des innocents. C'est-à-dire qu'au lieu d’avoir une histoire qui se termine sur une espèce de crispation de la gorge, on voulait montrer qu’un des gros problèmes de banlieue, c’est que dans ces milieux parfois glauques, ce qui manque le plus ce sont des histoires drôles. La victoire du personnage principal Jinn, c’est d’avoir introduit dans ce milieu la première histoire drôle qui fera rire toutes les familles pendant les 30 prochaines années et que cette histoire drôle fera se fissurer tout ce qui empêchait la banlieue de bien vivre. Il y a aussi Lloyd Singer : ça c’est un gros regret car on a fini en huit tomes alors que j’aurais pu en faire encore trente. J’étais vraiment convaincu que c’était le personnage qui me suivrait jusqu’à la fin de mes jours. J’avais encore énormément à raconter sur son sujet car il évoluait au fur et à mesure de ses aventures. Il était arrivé à un stade différent par rapport à l’enfermement dans lequel il était depuis ses treize ans puisque, pour ceux qui ne connaissent pas la série, c’est l’histoire d’un enfant de 13 ans qui accepte d’être père de famille et il va élever, avec l’aide de sa grand-mère et tout le poids de la responsabilité, son frère et ses deux sœurs.
Qu’en est-il pour la série Bob Morane ?
LB : Bob Morane c’est mort ! Je vais encore me faire des amis mais c’est mort à cause du manque de courage de l’éditeur. Au démarrage, on ne l’avait pas pris par surprise et on avait expliqué comment on voulait faire évoluer le personnage sur quatre cycles de deux tomes soit huit volumes en tout. On voulait partir sur un personnage qui n’avait rien à voir avec Bob Morane et qui, après une première aventure, allait le conduire à ressembler petit à petit à un Bob Morane classique. Il y avait un aspect plus psychologique et qui parlait des relations internationales, du colonialisme, des fous de Dieu et beaucoup de thèmes contemporains. Le créateur de Bob Morane, Henry Vernes, s’est opposé à notre vision du personnage. Le directeur de collection savait qu’il serait dans cette opposition là, mais il n’a pas tenu le choc. Il a voulu qu’on ramène Bob Morane vers une vision plus classique mais on a refusé de le faire. Le seul intérêt de faire ce projet était de proposer notre vision plutôt qu’une version un peu tiède donc on a été viré. Pourtant, le succès était au rendez-vous. Depuis les années 50 avec les sorties par-ci par-là, ils étaient tombés à 1600 aficionados absolus de la série et sur le tome 1, on était remonté à 20 000 !
Le dernier tome de Holmes est sorti. Combien de tomes comptera la série en tout ?
LB : On est sur six tomes donc le prochain sera le dernier. Comme c’est le dernier, il aura une pagination nettement supérieur à ce qu’ont été les précédents albums. On est partis pour un format entre 54 et 62 planches. Avec Cecil, on sait que cela prend du temps (rires) mais on est aussi dans l’énergie d’un dernier tome. Quand on a commencé Holmes, on avait une vision particulière du personnage et on s’était dit que soit les gens allaient la rejeter en bloc soit ils allaient avoir une relecture possible de toutes les aventures de Sherlock Holmes car c’est très surprenant. Il y a énormément de temps qui passe entre chaque album. On arrive enfin au cinquième tome et on peut faire un petit bilan puisqu’on a placé pas mal de billes et il faut qu’on joue notre dernière carte. Notre vision de Holmes a apparemment enthousiasmé les lecteurs et donc on est sur cette énergie enthousiasmante de savoir que tout ce travail n’a pas été vain. J’espère que Christophe va garder cette énergie positive jusqu’au bout. On a longuement discuté sur tout ce qu’il y aurait dans le tome 6 et ce sont des choses qui lui plaisent beaucoup. Il voulait un dénouement qui le surprendrait et l’émouvrait et je lui ai raconté la toute fin il y a un an. Il m’a dit que c’était largement au-delà de ce qu’il avait imaginé et de ce qu’il espérait. On espère que cela aura le même effet sur les gens.
As-tu envie de signer d’autres titres sur XIII Mystery ou sur Conan ?
LB : Sur XIII Mystery, je t’avoue que c’était un pur bonheur. Parce que d’abord, à la différence d’Henry Vernes, on a travaillé avec un créateur très à l’écoute de ce qu’on avait à proposer et qui voulait bousculer l’image de ses personnages. Il a surtout eu la gentillesse de me laisser travailler sur l’enfance de XIII alors qu’il avait juré que si quelqu’un devait le faire, ce serait lui et personne d’autre. Ca a été un vrai régal et il y a eu la collaboration avec Olivier Traduc et Bérengère Marquebreucq qui était hyper agréable. On a déroulé ce que je pense être un bel album, en tout cas dans les retours chiffrés de la part de la presse et des lecteurs car c’est le mieux noté de tous les XIII Mystery. Ça fait vraiment chaud au cœur. Pour Conan, c’est un peu plus douloureux car pour en avoir discuté avec le directeur de collection, leur grosse difficulté est que les lecteurs sont soit de plus en plus « intellectualisants » et qui associent donc Conan à Arnold Schwarzenegger en culotte de peau donc ils ne se pencheront jamais sur ce personnage ; soit ce sont des amateurs de comics qui associent Conan à John Buscema chez Marvel et pour eux, tout autre graphisme est nul et non avenu. On s’est donc retrouvés à la frontière de fans hardcores de Howard et qui n’admettaient pas les changements apportés ou parce que le dessin d’Etienne Le Roux ne faisait pas assez John Buscema ou parce que Conan n’était pas assez bourrin car il était rentré dans une phase de sa vie où il était plus dans la réflexion, il abandonnait son statut égocentré et il s’ouvrait à son peuple. Il devenait plus un protecteur, un roi à la Arthur, plus qu’un roi barbare qui plonge son peuple dans le meurtre, le crime, le feu et le sang. C’était une expérience très étonnante entre des gens très enthousiastes et des retours contrastés. Je suis convaincu qu’on a fait un album qui n’a pas démérité mais il y a certaines choses qui m’ont été reprochées que j’ai du mal à comprendre.
Qu’en est-il de la série Luminary, une série qui te tient à cœur ? C’était un rêve de faire une série façon comics ?
LB : Oui, c’est un très vieux rêve. Mes vraies lectures d’adolescent qui m’ont donné envie d’être scénariste et qui m’ont guidé vers ce que j’avais envie de faire, c’est véritablement le comics à travers Strange, Titans, Nova, Spidey, Mustang… Quand j’ai découvert à la sortie de Mustang qu’on donnait la possibilité aux auteurs français de faire des personnages de super-héros, je trouvais cela fascinant. Je n’avais qu’une envie, c’était d’aller travailler aux éditions même si j’étais trop jeune. Quand j’ai eu 18 ans, je suis allé voir les éditions Hughes dans le cadre des études que j’étais en train de faire. On devait étudier une entreprise et pour joindre l’utile à l’agréable, j’ai vu les ateliers de cette édition. Je me suis retrouvé face à Ciro Totak. Je lui explique que je veux devenir scénariste et devant mon enthousiasme, il me propose de reprendre le scénario de Photonik alors qu’à l’époque, je n’avais rien écrit ! Mon cerveau est parti en live et je suis rentré en disant à mes parents que j’arrêtais mes études. Pendant un an, j’ai écrit du Photonik pour avoir un niveau acceptable et pour que Ciro fasse la proposition à son directeur. Ils m’ont donc fait une proposition financière après avoir validé mes scénarios, proposition que j’ai refusée malgré mes 19 ans et mon absolue envie de faire cela. J’ai trouvé la proposition totalement indécente : c’était 80 francs la planche avec un statut de travailleur indépendant donc perdre 50% de cet argent avec l’URSAF. C’est plutôt bien tombé car six mois plus tard, ils ont arrêté Photonik. Toutes les années qui ont suivi, cela m’est resté en tête car j’avais vraiment écrit les histoires de Photonik et je me demandais souvent ce que deviendrait un Photonik moderne avec des personnages au thématique plus contemporaine. Quand les éditions Black and White ont ressorti tous les numéros de Photonik, on nous a demandé de faire avec Stéphane Perger un hommage. Stéphane a fait un Photonik avec un costume ré-imaginé. Moi, j’avais écrit un texte où je racontais ma rencontre avec Ciro et mon amour pour le personnage. Finalement, j’ai demandé si je pouvais écrire sur le personnage et quand ils m’ont dit oui, j’ai recontacté Ciro et il a accepté qu’on fasse un reboot de son personnage. Sauf qu’au moment où il a fallu concrétiser cela sur le papier avec un contrat, Black and White avait envie de faire de nouvelles histoires avec le personnage mais le nom n’était plus disponible. Ciro m’a toujours dit de changer les noms sinon je serais obligé de lui verser des droits et tout cela serait bien trop compliqué. Finalement, c’est ce qu’on a fait : Taddeus Tenterhook est devenu Darby Mc Kinley et Tom Pouce est devenu Billy Swan. Ce qui aurait été génial, c’est de se retrouver aujourd’hui à Angoulême avec ce qui était de la librairie de kiosque (ce n’était pas très considéré à l’époque) : on a failli pouvoir dire qu’on a amené Photonik à Angoulême, ce qui aurait été assez énorme ! On n’est pas loin de cela quand même.
Ça fait quoi d’avoir chroniqué sur planetebd ?
LB : Ça m’a fait beaucoup de bien car j’étais à une époque où j’étais en grand désarroi et en pleine dépression. Mickaël Géreaume s’en est rendu compte et il m’a proposé d’écrire des chroniques pour me sortir la tête de l’eau. C’était vraiment sympa car au-delà d’aimer lire de la bande dessinée, j’aime bien partager mes coups de cœur. En plus, connaissant bien le métier et ayant été directeur de collection, je pouvais expliquer pourquoi je n’aime pas en justifiant mon avis. Cela reste une très belle expérience et si un jour, il y a moyen de renouveler, j’en serais très heureux...
Tu es toujours le bienvenu !
LB : C’est une question de temps mais avec joie.
Verra-t-on un jour Le pouvoir des innocents adapté au cinéma ou à la télévision ?
LB : Ça revient assez régulièrement et ça disparaît aussi vite que ça revient. Je n’ose plus dire oui ou non. En tout cas, j’ai commencé à bosser avec le producteur qui travaille sur La mémoire dans les poches car il a eu un gros coup de cœur pour Le pouvoir des innocents. Il aimerait que cela se passe en France. Quand on a démarré la série, on l’a situé aux Etats-Unis car il y avait des éléments qui n’avaient aucun sens en France en tout cas dans les années 90 mais aujourd’hui, c’est une histoire qui aurait plus de sens chez nous directement.
La construction de tes récits est remarquable car tu sais ménager le suspense, créer des leviers et ne pas tout dévoiler pour aboutir à un final en apothéose. Ce n’est pas trop fatigant d’avoir autant de séries en cours, toutes plus complexes les unes que les autres ?
LB : C’est surtout pour cela que je fais ce métier là. C’est super passionnant de monter une histoire mais la façon dont tu la racontes, c’est là où tu peux vraiment prendre ton pied. Il y a des moments qui sont moins enthousiasmants que d’autres mais quand tu trouves le bon chemin pour raconter une histoire, c’est une jouissance assez magnifique.
Cette construction te prend du temps ou cela te vient naturellement ?
LB : C’est plutôt construire les personnages, avoir un contexte qui soit parfait c’est-à-dire que tout soit complètement cohérent par rapport à ce que j’ai envie de raconter. Parfois c’est très, très lent. Cela fait vingt ans que je vois ce que j’ai clairement envie de faire et dire. Le montage me vient naturellement de façon tordu. J’écris souvent dans la façon dont ma mère parle : j’évoque quelque chose et hop, une parenthèse ! La chance de l’écriture, c’est que moi, je peux terminer mes histoires alors qu’elle a du mal à mettre un point aux phrases ! (rires)
Peux-tu nous parler de tes Frères Rubinstein ?
LB : C’est un projet qui remonte à très loin. Mon drame, c’est de travailler sur des choses que j’ai imaginées et ruminées depuis longtemps, avec la peur qu’une fois que j’aurai terminé ces vieilles idées, je n’en trouve pas de nouvelles ! Cela part d’un copain de Laurent Hirn qui voulait se lancer dans la BD mais qui malheureusement nous a quittés il y a un an dans un accident de moto. Il voulait un récit aventureux à la Loisel mais il m’a laissé carte blanche. Il a un frangin qui s’appelle Jérôme dont il était très proche et j’ai un frangin qui s’appelle Yves avec qui je suis aussi très proche. Du coup, a commencé à germer l’idée de travailler sur des relations fraternelles. Les premières images, c’était deux frangins qui vivaient dans les égouts à New York donc on s’est beaucoup éloignés de ça mais effectivement ça a un peu dérivé : mon frère et moi, on est juifs. Il y en avait un qui est le plus jeune qui est un mec très intelligent mais qui ne savait pas trop quoi faire de sa vie et l’autre un peu monomaniaque et un peu artiste. Ces deux caractères sont proches de mon frangin et moi. J’avais envie de raconter une grande histoire où ils se tirent la bourre pendant des années de 1927 à 1948. Je voulais aussi expliquer comment un judaïsme devient envahissant du fait de personnages extérieurs qui veulent absolument leur mort et celle de leur peuple. Au fur et à mesure, cela devient de plus en plus prégnant.
Ils fuient et vivent des moments magnifiques et des moments super glauques. Ca démarre dans les corons en 1927 puis on va aller sur Paris et de Paris, on va aller à Hollywood. Le grand frère va devenir un des pontes hollywoodiens. Son histoire va lui permettre de devenir scénariste pour des artistes qu’il a connus sur Paris et notamment un grand réalisateur qui va lui permettre de faire un film qui connaîtra le succès. Il va devenir une coqueluche d’Hollywood car il a un côté un peu canaille avec un de ses protecteurs qui est un brigand juif parisien… On voulait raconter une histoire à la fois très feuilletonnesque et en même temps qui raconte comment l’état d’Israël a fini par être créé car l’autre frère va devenir un dictateur dans l’état d’Israël. On parlera aussi du camp de concentration de Sobibor, le seul camp d’extermination où il y a eu une révolte massive avec 650 survivants, ce qui peut paraître dérisoire mais cela a tout de même poussé les Allemands à fermer le camp.
Encore une grande fresque ! Tu en feras combien de tomes ?
LB : Neuf ! Avec des tomes de 70 pages ! Avec Etienne Le Roux, on fait un tome tous les six mois ! J’avance en sentant son souffle sur mon cou...
Tu as encore d’autres projets que tu n’as pas pu commencer ?
LB : Oui. Cela fait quelques années maintenant que je cherche un dessinateur pour une série qui mêle thriller psychologique et histoire familiale. C’est un homme qui a une relation très étrange avec ses enfants sauf que l’on découvre que ce n’est pas leur père mais que c’est un serial killer qui manipule leur vie car il s’est arrogé l’idée qu’il était leur père, notamment parce que les mères des deux enfants se trouvent dans sa cave… Un scénario qui laisse les éditeurs un peu dubitatifs ! (rires)
Merci Luc !