L'histoire :
Spyder : c’est le nouveau nom de code de Lucy. Et ses amis acclament ce choix car ce nom lui va parfaitement. Un côté super-héros tout en montrant qu’elle tisse sa toile sur tous les réseaux du monde. La communauté discute encore des dernières modalités et de ce qu’il reste à faire pour le blog puis ils quittent la maison. Jordan est épuisé et il va se coucher pendant que Lucy regarde sa messagerie Internet. On lui a envoyé un message et c’est… Domenico Coracci. Il commence par s’excuser de lui donner des nouvelles longtemps après leur rencontre, mais il a besoin de s’épancher sur sa vie. Et il va lui raconter du lourd. Du très lourd même. Il s’est engagé aux Marines pour servir son pays. C’est l’effet 11 septembre, mais aussi le besoin d’être utile comme quand ils étaient ensemble dans le groupe. Avec les forces armées, il a libéré l’Irak. Au début, c’était super et la population les acclamait comme des sauveurs et des libérateurs. Mais d’un seul coup, tout a basculé : les Américains n’étaient plus les bienvenus et la guerre urbaine a éclaté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Les enfants de Jessica se termine sur ce cinquième tome, qui s’est bien fait attendre. On se demandait bien comment Luc Brunschwig allait s’en sortir avec les nombreuses ficelles et personnages qu’il a développés tout du long de ce second arc du Pouvoir des Innocents, mais le final ne déçoit pas. Pourtant, dès le début, un nouveau personnage apparaît, étoffant encore le vaste paysage « brunschwigien » : Marino Frazzy. Ce sordide individu annonce le ton de l’album : un ton résolument politique et plein de clins d’œil et de réflexions autour de notre actualité. Que ce soit le mouvement Black Live Matters, la poussée des extrêmes-droites ou les conflits dans le monde, Brunschwig balaie de façon remarquable (même si parfois de façon un peu caricaturale) des grands faits de notre Histoire. Il se paye même le luxe d’y ajouter une bonne dose de politique. Ce qui est sûrement le plus impressionnant, c’est sa capacité à mêler tout cela tout en l’intégrant parfaitement à l’intrigue. Mais le ton est noir, désabusé et profondément pessimiste. Tout est sombre et sans espoir, que ce soit les politiques comme le peuple, mais aussi comme la fin, terrible et impitoyable. Ce dernier tome met moins en avant l’art remarquable de Laurent Hirn et ses superbes couleurs directes (on y voit beaucoup de gros plans de personnages), mais le dessin est toujours aussi magnifique et sensible. Nous sommes tous des enfants du Pouvoir des Innocents et nous remercions, au nom du peuple, les auteurs d’avoir prolongé cette série mythique avec cette très belle suite.