L'histoire :
Camp de Sobibor, 1942. Moïse Rubinstein repense à son frère en regardant une photo. Il est rapidement sorti de ses souvenirs par un garde allemand qui vient le chercher, lui qui s'est désigné comme coiffeur. Moïse va devoir montrer ses talents directement sur les officiers du camp, le commandant Reichleitner, en tête, qui sera son premier client ! S'il réussit le test, il devra tous les matins se lever une heure avant tous les autres juifs, en même temps que ceux qui travaillent aux cuisines. Mais avant tout, il doit se faire une petite toilette et changer d'habit pour être plus présentable. Paris, 11ème arrondissement 1929, la nuit tombée, Judith Goldblum et Moïse Rubinstein s'introduisent subrepticement dans le salon de coiffure Goldblum. La jeune Judith demande à Moïse de la coiffer. Pendant qu'il s'exécute, Moïse lui parle de son frère dont il n'a plus de nouvelles. Où est-il donc ? Salomon travaille à Paris comme tailleur dans un atelier de couture, celui de Mr et Mme Pechkowsky. Mr Pechkowsky propose au personnel de l'atelier de réaliser un costume pour le Rabbin Rojzman pour la mitzvah de la semaine prochaine. Salomon se porte volontaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir posé brillamment les bases de l'intrigue dans le précédent tome, Luc Brunschwig continue son entreprise scénaristique de 9 tomes, avec toujours autant de dextérité et de talent. Avec une construction narrative en analepse, le récit se développe par des flashbacks donnant les clés de l'intrigue, au fur et à mesure. La relation fraternelle entre Salomon et Moïse prend une nouvelle dimension avec des liens qui se resserrent, l'un protégeant l'autre, dans une atmosphère qui se laisse gagner peu à peu par l'antisémitisme galopant. L'univers proposé par Brunschwig est riche et fourmille de détails (la coiffure à la bougie !) qui auront à coups sûr leur intérêt dans les prochains tomes... Accompagné d'Elvire de Cock aux couleurs, le duo graphique Étienne Le Roux et Loïc Chevallier montre une nouvelle fois fois sa promptitude à restituer l'ambiance de cette époque, avec en prime Michel Simon, caricaturé à la perfection. Tout est ciselé, tant dans les cadrages cinématographiques, que dans les décors qui sont incroyablement travaillés. Après le coiffeur de Sobibor, le prochain tome est attendu. Direction, Le mariage de Bensoussan qui devrait paraître courant 2021 !
