L'histoire :
Camp de Sobibor, 1943. Klara cueille des fleurs pour égayer le salon de coiffure de Moïse. De l'autre côté des barbelés, un lapin gambade allègrement, mais il explose sur une mine. Klara est choquée par cet évènement et s'empresse de le rapporter à Moïse qui, de son côté, échafaude un plan pour s'échapper avec Léon. Ces mines ont dû être installées par les ouvriers du camp 3. Peut-être ont-ils le plan de l'emplacement de ces mines ? Au même moment, de nouveaux prisonniers viennent prendre place dans le camp, des soldats de l'armée rouge fraîchement capturés qui viennent du ghetto biélorusse de Minsk. Hollywood, avril 1936. Lors d'une party, Gabrielle Silveira est fière de montrer sa nouvelle prise, le jeune Moïse, qui s’occupe du suivi de commercialisation de son parfum et de sa ligne de vêtements. Elle le surveille comme le lait sur le feu, car le jeune homme fricote un peu trop à son goût avec Juliet, sa fille. De retour dans la somptueuse demeure familiale, Gabrielle laisse exprimer sa colère. Heureusement, Salomon arrive à la rescousse après avoir été averti par Juliet...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La tension monte d'un cran dans ce nouvel album intitulé Un pacte avec Satan, dans lequel l'accent est mis sur un pan méconnu de l'histoire : les rapports étroits entre les États-Unis et l'Allemagne nazie. Il y avait notamment le Bund germano-américain, une organisation américaine nazie active dans les années 1930 qui avait pour objectif de promouvoir l'Allemagne nazie aux États-Unis. Le cinéma américain n'était pas en reste, car il cherchait à plaire aux spectateurs allemands en censurant la présence de juifs à l'écran, histoire de ne pas perdre les rentrées d'argent dans les cinémas germaniques ! Ces révélations font froid dans le dos, et elles ont fait l'objet d'un livre controversé intitulé Collaboration, le pacte entre Hollywood et Hitler, signé Ben Urwand, un historien américain. Luc Brunschwig, avec sa science de l'écriture, superpose les époques, 1936, 1938 et 1942, balayant des évènements comme la Nuit de Cristal, ou en gestation comme la révolte de Sobibor. A chaque fois, tout s'enchaîne subtilement et dans des fondus enchaînés narratifs parfaitement orchestrés. Et que dire du dessin à quatre mains d'Etienne Le Roux et Loïc Chevallier, qui est sublime, jouant sur les cadrages, les expressions des personnages, les décors aux petits oignons. Une merveille qui dure depuis 5 albums et qui nous réjouit des 4 à venir. Quel plaisir pour les lecteurs que nous sommes !