L'histoire :
Maripasoula, village au Sud-Ouest de la Guyane Française, à la frontière du Surinam. Un petit village d’orpailleur vit au rythme de Maréchal, le « parrain » de la mafia local. La tranquillité de la petite cité va être perturbée par la découverte d’un corps mutilé dans la forêt. Au vu des blessures, les soupçons se tournent vers un animal. Lilo, le sage (NDLR : déjà présent dans les deux précédents albums), est un personnage atypique. Vivant dans la forêt à proximité du village en parfaite harmonie avec les esprits qui s’y trouvent, se nourrissant de graines, se soignant avec des plantes en refusant les médicaments fournis par le dispensaire local. Cette forte tête va se lancer à la recherche de l’animal, persuadé que ce dernier est guidé par l’esprit de la forêt, afin de faire fuir les hommes qui détruisent les terres à la recherche du métal précieux jaune. Il va être accompagné d’Etienne Vasseur, militaire fraîchement affecté à la gendarmerie de Maripasoula. Tous deux vont traverser la forêt à la recherche de l’animal, un voyage aux allures initiatiques, à la frontière de l’ésotérisme, dans une ambiance chaude et exotique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le premier tome, nous avions suivi l’histoire d’Issaia, jeune immigré brésilien se libérant du joug de Maréchal et de Michel, jeune orpailleur blanc grisé par le métal précieux qui le mènera à la chute. Dans ce troisième opus, le scénariste Stéphane Piatzszek nous livre la suite palpitante de son western moderne au cœur de la forêt amazonienne. La série met un coup de projecteur sur la réalité de la jungle Guyanaise au début des années 2000, la recherche de l’or au prix du sang et de l’esclavage moderne. Le déroulement du scénario est plutôt malin, puisqu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu les tomes précédents pour comprendre l’histoire. Chaque album est en effet centralisé sur un personnage. Dans cet album, le récit est développé autour de Lilo, le sage du village, un personnage atypique et attachant, dont le passé réserve quelques surprises. Le sage nous emmène dans son sac à dos à la recherche de l’animal « possédé ». Une immersion joliment mise en scène à coup de superstitions, de rites et de croyances locales. Le tout est magnifiquement illustré par Frederic Bihel, toujours à son affaire dans ces décors verdoyants et détaillés d’Amazonie. Il donne une dimension intéressante au récit avec un très beau crayonné réaliste. La mise en scène des cases est travaillée avec des cadrages qui permettent au personnage de transmettre des émotions et au lecteur de s’immerger dans l’ambiance de l’Amérique du sud. Ti punch ?
