L'histoire :
Devenu un écrivain célèbre, Laurent Letignal participe à une émission de télévision et raconte la genèse de son dernier polar, inspirée de l'expérience vécue avec Malika. Il confie la douleur qu'il a ressentie lorsqu'il a appris les raisons qui avaient conduit la jeune algérienne enceinte à quitter son pays pour trouver plus de liberté en France. Il évoque aussi la douleur de la disparition de son père, un soir de mai 2002. La chaîne de télévision, sentant le potentiel d'audience qu'elle peut tirer de la sincérité du jeune écrivain, décide de lui donner les moyens de partir à la recherche de son père disparu. Elle fait accompagner Laurent par une jeune réalisatrice de documentaires. L'écrivain se lance alors sur la trace du vieil homme disparu. Il découvre petit à petit des pans entiers de l'histoire de sa propre famille, tandis que s'éclaircit peu à peu l'histoire du vieil homme. Lui, voulait éviter à un petit enfant d'immigré les souffrances de l'orphelinat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome impressionnant par son ton original et sa maîtrise narrative, le duo Yves Brunschwig / Etienne Le Roux nous livre enfin (après 3 ans quand même !) une suite à la cavale mystérieuse de ce vieil homme avec un bébé dans les bras. Ce deuxième tome, qui sera finalement complété d'un troisième, est centré sur le personnage de Laurent, le fils du vieux Sidoine. L'effet de surprise du premier tome (avec son sujet très original) est forcément occulté ici… Mais en décrivant la recherche du vieil homme disparu, à travers des flashbacks ou des souvenirs d'enfance poignants, l'album fournit des informations nouvelles sur le passé des personnages. C'est donc une intrigue presque policière que nous suivons, à la fois sur les pas de Laurent qui cherche en Algérie des indices du passage de son père et de Malika, mais aussi à travers des révélations qui viennent donner du relief à l'histoire de ses parents. Avec un album de plus de 70 pages, l'histoire devient plus profonde et les questions identitaires de Laurent sur lui-même et ceux qui l'entourent lui donnent une dimension intime de plus en plus forte. La dimension sociale du premier tome n'est pas approfondie, l'auteur avouant qu'il s'agit avant tout de livrer un récit social et intimiste, où transparaissent des traces de sa propre histoire personnelle. Par un style de dessin original, le dessinateur Etienne Le Roux impressionne à nouveau par sa totale maitrise des personnages, des expressions des visages, des cadrages, des couleurs… Bref, cette discrète virtuosité qui réussit à rendre parfaitement vivant un récit sans la moindre scène d'action. A nouveau, un très bel album…