L'histoire :
Troubs et sa compagne Isabelle ont été invités à découvrir le parc de Mole, une réserve naturelle au Nord-Ouest du Ghana, par l’ONG « Des éléphants et des hommes ». Celle-ci finance depuis 2001 des classes nature pour des écoles primaires en Afrique. Dès leur premier jour, ils sont surpris du réveil qui leur est réservé : les babouins galopent sur le toit en tôles du cabanon où ils dorment. Ce vaste parc arboré de 5000 km², abrite en effet pas moins de 742 espèces de plantes, 90 de mammifères (dont 5 de primates), 334 d’oiseaux, 33 de reptiles, 9 de batraciens et quelque 120 de papillons… Cette biodiversité précieuse est protégée par une équipe de 150 rangers et fonctionnaires. Le premier matin, Troubs se retrouve entouré d’enfants âgés de 7 à 12 ans, au musée qui présente les animaux du parc. En effet, la plupart des enfants n’ont jamais vu un seul animal typique d’Afrique. Assister à la baignade de quatre éléphants s’avère quasi hypnotique pour eux ! Les fils de fermiers les redoutent plus que tout : en dehors du parc, un seul pachyderme peut ravager 5 hectares en une heure… c’est-à-dire l’entièreté de ce qu’une famille arrive à cultiver…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2022, l’auteur Troubs (de son vrai nom Jean-Marc Troubet) était invité par l’ONG DEDH (Des éléphants et des hommes) à découvrir la réserve naturelle de Mole, au Ghana… et à le partager en BD. Ce carnet de voyage dessiné et publié par Futuropolis est le résultat légitime et factuel de ce séjour. Emerveillé par la nature et ses mécanismes, Troubs relate de manière linéaire et disciplinée ce qu’il voit, en ne tombant jamais dans l’écueil du pesant activisme écologique. En première ligne, il y a les animaux : éléphants (et leur réelle dangerosité), antilopes, phacochères, de nombreux et différents primates : babouins, patas, cercopithèques… Mais aussi des essences d’arbres très prégnants dans cette région d’Afrique équatoriale, dont le gigantesque Kapokier du titre. Troubs témoigne aussi du quotidien des villageois, de leur folklore, de l’engagement de toutes les personnes qu’il rencontre, qu’il s’agisse des membres de l’ONG, des écoliers, des rangers africains ou des zoologistes étrangers venus pour étudier telle ou telle famille animale. La problématique écologique est évidemment abordée, avec une prise de conscience toute aussi angoissante que sous nos latitudes tempérées. Son dessin est certes souvent très jeté et schématique, et les phylactères écrits à la main, en grosses lettres. Mais ce principe visuel convient au sujet, notamment avec une colorisation très contrastée. A quelques reprises, il livre d’étonnantes et hypnotiques cases, comme pour nous immerger pleinement dans la simplicité de la nature : l’ambiance des sous-bois, avec ou sans animaux (de la p. 80 à 87), des frondaisons d’arbres avec des feuilles à n’en plus finir (de la p.108 à la 113), des oiseaux dans un cactus… Une découverte paisible et naturaliste, en somme.