parution 07 juin 2012  éditeur Futuropolis  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Historique / Politique / Racisme

Motherfucker T1

Vermont Washington, un noir, milite avec les Pink Panthers contre la ségrégation qui sévit aux USA à la fin des années 60. Une première partie de diptyque portant sur un mouvement politique américain majeur.


 Motherfucker T1, bd chez Futuropolis de Ricard, Martinez
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Futuropolis édition 2012

L'histoire :

A la fin des années 60, Vermont Washington habite le quartier de Watts, à Los Angeles, avec sa femme Annette et sa petite fille Abigail. Il a la trentaine, il est noir américain et refuse obstinément les affres de la ségrégation que son peuple endure quotidiennement. Il fait d'ailleurs partie du mouvement politique des Pink Panthers, qui ont émis et revendiquent un programme de libertés sociales en 10 points. Chaque jour, Vermont passe au local prendre une pile de journaux militants, qu'il tente ensuite de vendre dans la rue... mais il n'y gagne rien d'autre que sa fierté. Son ami blanc – un vrai ami – Pete lui fait souvent comprendre que son engagement sans faille ne lui attirera que des ennuis... Mais par principe, Vermont refuse toujours de courber l'échine. Par exemple, il n'hésite pas à pénétrer dans un bar réputé fréquenté par des racistes, juste parce que c'est son droit. Il sera flanqué à la porte de manière musclée par deux flics, qui le considèrent comme un provocateur. Etant donné que Vermont ne gagne quasiment aucun argent, son père est obligé de l'héberger, lui et sa petite famille. Au terme d'une vie de brimades, ce père alcoolique lui reproche constamment son activisme communiste, qu'il considère comme stérile et dangereux, pour lui et sa famille. Un jour, le paternel propose à Vermont de passer ensemble un entretien pour un nouveau job : vendeurs de hot-dogs. Quand Vermont apprend que les blancs sont payés 3$ de l'heure alors qu'à eux, on ne propose qu'1$, il refuse...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

A travers le diptyque prévu, Sylvain Ricard et Guillaume Martinez reviennent sur le mouvement politique des Black Panthers, au travers d'une histoire de la ségrégation raciale aux USA à la fin des années 60. Le nom du héros (a priori fictif) est lourd de sens : le Vermont est le premier état à avoir rejoint les 13 états fondateurs, et Washington est le patronyme du premier Président américain. Il incarne le militant typique des Black Panthers : jeune, opiniâtre et certain des valeurs qu'il entendre défendre jusqu'au bout. En habile scénariste, rompu aux causes sociales qu'il a pris l'habitude d'évoquer (les prisons, les violences faites aux femmes, l'euthanasie...), Ricard prend soin de ne pas stigmatiser son propos. L'idéalisme est variable selon les personnages : certains s'enferment progressivement dans le militantisme aveugle (Annette) ; d'autres demeurent de bonnes volontés (Pete) ; d'autres encore ont perdu toutes leurs illusions (le père). Avec un lavis à l'encre de Chine, Martinez livre un noir et blanc d'une grande justesse, parfaitement adapté à la gravité du propos. La narration emprunte quant à elle une rythmique à la fois chronologique et chapitré : le quotidien de Vermont est tour à tour illustré par les 10 points du programme revendiqué par les Black Panthers. Dans ce premier tome, le focus est porté sur les libertés publiques, l'égalité de traitement devant l'emploi, le refus de l'exploitation capitaliste, la dignité des logements et l'éducation. Ce faisant, Ricard parvient habilement à faire monter les tensions. Or au regard de l'Histoire, on imagine guère un second tome très heureux... quand bien même ce mouvement permit d'éveiller les consciences et fut sans doute nécessaire à l'élection future d'un certain Barack Obama...

voir la fiche officielle ISBN 9782754806343