L'histoire :
Quand on est petit, on ne se rend pas compte de tout ce qu'on fait. On n'a pas non plus la notion du bien et du mal. Pourtant, Jules va l'apprendre à ses dépends. Il faut dire que ça démarre mal d'entrée. À huit ans, il possède déjà un pétard, les fameux mammouths ! Il se vante auprès de ses amis et quand il leur dit comment il l'a eu, c'est encore pire : il aurait tué trois chiots en échange de ce pétard et d'un billet de dix francs ! Jules, c'est un vrai dur (même si on ne sait pas toujours s'il dit la vérité). Alors avec un trophée pareil, il était obligé de l'utiliser. Et il a une idée brillante : faire exploser le mammouth dans une bouse de vaches. L'enclos sur le bord de la route sera parfait pour ça. Mais attention : le premier qui est éclaboussé est le plus nul ! Evidemment, ça tombe sur Thierry. Le pauvre Titi pleure tout son saoul : il faut dire que son père, c'est le chef de la brigade de police et ça, c'est dur. Ils vont donc au ruisseau pour que Thierry se lave et nettoie ses vêtements. Sur la route du retour, ils croisent la bicoque des frères Ardaillou. Comme d'habitude, ils sont bien allumés et ne comptent plus le nombre de verres qu'ils ont descendu. C'est le début des ennuis et c'est souvent comme ça que le mal apparaît : sans qu'on s'y attende et sans crier gare...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nicolas Dumontheuil a l'art de surprendre son lecteur. A chaque œuvre, il explore une nouvelle direction. Cette fois, c'est le monde de l'enfance que l'auteur dépeint. Dans un album prenant et surprenant, il décrit la vie quotidienne d'un petit village du sud de la France. À travers le portrait de personnages hauts en couleurs, c'est toute une France qui est illustrée. Chacun a un tempérament bien marqué et une identité forte, qu'il s'agisse des enfants ou de leurs parents : le curé et ses crises de colère, sa sœur complètement folle, Jules et son envie de faire des bêtises, les babas cools, le professeur du village, la famille Belhmedi, les frères alcooliques et Gobert le raciste... Tout ce petit monde va créer des saynètes insolites, drôles, tendres ou tristes... comme la vie. Car c'est finalement bien cela qui est raconté. Tout est dans l'atmosphère et le parfum de la campagne française, décrits à travers le regard naïf et innocent des enfants. On se croirait plongé dans une histoire inédite de Marcel Pagnol, tant le ton est juste, plein de sensibilité et d'humanisme. Dumontheuil ne donne jamais son avis, ni ne cède jamais à la moralisation, mais il dépeint simplement la vie avec ses bons et mauvais moments, ses aspects cruels comme ses attraits positifs. L'œuvre est riche également d'un dessin parfaitement maîtrisé. À mi chemin entre un style caricatural et un trait réaliste, l'artiste met beaucoup de vie dans chacun de ses personnages avec des couleurs flamboyantes et pleines de luminosité. Une œuvre simple mais belle, véritable hymne à la vie et à une époque un peu désuète.